La mendicité prend de l’ampleur

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Le phénomène de la mendicité connaît, ces derniers temps, une expansion inquiétante dans la vallée de la Soummam.

Et le constat est flagrant en ces premiers jours du mois de carême, dans cette région charnière de la wilaya de Béjaïa. Un nombre impressionnant de mendiants parcourent les rues et les artères des différentes villes de la vallée, quémandant l’aumône aux âmes charitables. Mais entre ceux qui sont réellement dans le besoin et les faux mendiants, il est très difficile à un citoyen lambda de faire la distinction. Et tous les moyens et subterfuges sont bons pour apitoyer les passants. Des enfants et même des bébés sont bringuebalés, exposés au soleil et au trafic routier. Il arrive que plusieurs individus se disputent les « points stratégiques », comme les parvis des mosquées, les entrées des agences postales et des supérettes et les arrêts de bus. Dans la ville de Tazmalt par exemple, le phénomène a pris des proportions ahurissantes. A l’entrée de l’agence postale, des mendiantes se sont installées et y restent tout le long de la journée, guettant la sortie des usagers. Certains, apitoyés, leur donnent quelques pièces. Les mendiants locaux ont été rejoints par les vagues successives de Subsahariens. Écuelles en main, certains suivent les passants, à la limite du harcèlement, en quête du moindre sou. Un véritable désarroi se cache néanmoins derrière certains cas. Leur situation frise la catastrophe, car ils vivent dans des conditions inhumaines. Il y a une trentaine de familles de réfugiés qui ont squatté les étals couverts du marché de la ville qui jouxte l’agence postale. Ces damnés ne vivent que grâce à la générosité des citoyens. En ce mois de Ramadhan, l’ouverture d’un restaurant Rahma, au CFPA de la ville, à l’initiative du croissant rouge local, a atténué quelque peu leur misère. Elles bénéficiant de repas chauds chaque soir. Il est à déplorer aussi les mauvaises conditions dans lesquelles « vivotent » les réfugiés syriens. Des femmes avec bébés se postent au beau milieu de la chaussée, quémandant l’aide des automobilistes à chaque ralentissement de la circulation. Elles brandissent des pancartes sur lesquelles sont griffonnées des phrases comme : «famille syrienne dans le besoin !». Une véritable misère humaine qui met et ces familles et les usagers de la route en grand danger.

Syphax Y

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