Un essor contrarié

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N’eut été une question posée par un élu APW lors de la dernière session, la fermeture de l’aéroport Abane-Ramdane de Béjaïa pour travaux aurait rejoint le rayon des secrets bien gardés, jusqu’à ce que la population soit mise devant le fait accompli. Ce n’est qu’une fois l’affaire ébruitée que le wali de Béjaïa a confirmé ce que la rumeur avait déjà propagée.La piste de l’aéroport Abane-Ramdane de Béjaïa est dans un état lamentable. Les travaux de renforcement de la piste principale, des bretelles et du parking doivent être entamés dans les plus brefs délais, constate une commission d’enquête déléguée par le président de l’APW. Ce genre de travaux, pour des raisons météorologiques ne peuvent être entrepris qu’en été. Or, c’est précisément durant la saison estivale, avec l’arrivée massive des émigrés et des vacanciers, que l’aéroport atteint le pic de son trafic. Le but est donc d’effectuer les travaux durant les mois chauds de l’année, sans trop pénaliser les visiteurs de la ville de Yemma Gouraya. Tout le monde a encore en mémoire les désagréments causés aux usagers de cet aéroport lors de la fermeture pendant quelques jours de celui-ci, durant le printemps dernier.“Si les conditions technico-administratives sont réunies”, lit-on dans le rapport de l’APW, les travaux de renforcement de l’aéroport seront lancés avant la fin du mois de mars et l’entreprise à qui reviendra le marché doit les achever pour le début du mois de juin.Au cas où il serait impossible de faire démarrer le chantier avant le mois d’avril, il y a lieu de surseoir obligatoirement aux travaux jusqu’au mois de septembre. Jointe au téléphone, la DTP de Béjaïa, bien qu’elle ait fait paraître un avis d’appel d’offres à ce sujet, s’est refusée à fournir le moindre renseignement quant à la date, même approximative, du lancement des travaux.Bien qu’il soit classé 4e aéroport national, après ceux d’Alger, de Hassi Messaoud et d’Oran, et qu’il assure depuis sa création en 1991, 80% du volume de son trafic vers l’international, l’aéroport Abane-Ramdane est relégué en classe B national, alors que d’autres aéroports algériens sans posséder les équipements nécessaires (douane, police des frontières, etc.) dont dispose l’aéroport de Béjaïa et n’assurant parfois même pas les 1/10e du volume de son trafic sont confortablement classés en “international A”. “Pourquoi cette marginalisation ?”, s’interroge le président de l’APW de Béjaïa dans un rapport adressé au wali et au ministère des Transports.Notons enfin que les élus de l’APW de Béjaïa comptent exiger d’ores et déjà des autorités : la classification de cet aéroport en classe internationale A d’une part et l’extension de la piste pour la prise en charge des gros porteurs ainsi que le transport du fret pour lequel une surface conséquente pourrait être dégagée.

B. Mouhoub

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