À l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la Croix Rouge et du Croissant Rouge, le CRA comité de Wilaya de Béjaïa a organisé, la semaine dernière, une journée d’étude sur le droit international humain.
Celle-ci a pour thème : «La protection des réfugiés et immigrants clandestins : quelle efficacité?». Cette journée, qui s’est déroulée au centre culturel islamique Aâmriw, dans la ville de Béjaïa, a été marquée par la présence de plusieurs conférenciers, qui ont donné des communications sur différents sujets ayant trait au thème. «Cette problématique interpelle tout un chacun, surtout ces dernières années, où le nombre de réfugiés est en forte augmentation à cause des conflits armés dans leurs pays d’origine», soulignera, à l’ouverture de cette journée, le président du comité du Croissant Rouge de Béjaïa. Ainsi, lors de cette manifestation, la question sur la protection des émigrants et réfugiés à Béjaïa a été soulevée. «L’Algérie, qui a offert l’asile à des réfugiés de guerre subsaharienne et syrienne, sans aucune politique d’encadrement ni prise en charge, a créé une situation ambigüe pour ces réfugiés et pour la population locale», estiment les conférenciers qui notent que ‘’la situation de ces personnes est censée alerter tout le monde, pour une éventuelle prise en charge humanitaire efficace’’. Par ailleurs, et intervenant sur la Web Tv de radio Gouraya, la présidente de l’association «Alzheimer», de la wilaya de Béjaïa dira en substance que «la société civile béjaouie constate qu’il n’est pas normal que ces refugiés soient laissés dans les conditions dans lesquelles ils se trouvent». Et d’enchaîner : «Le camp mis en place en leur faveur est une bonne chose, mais il ne constitue nullement une solution. Il faut impérativement que ces refugiés soient aidés à retourner chez eux». Même si les chiffres officiels ne sont pas établis, la présence d’un nombre important de ces personnes à Béjaïa, comme partout ailleurs, donne à constater que le phénomène ne va pas en s’estompant. «Ce problème, qui dure depuis des mois, risque d’engendrer des complications graves qui provoqueront des crises de société», souligne un participant à cette journée de sensibilisation. De leur côté, victimes d’une guerre sans merci depuis des années, les réfugiés syriens en Algérie, notamment à Béjaïa, ont perdu espoir de regagner leurs pays et de vivre avec les leurs. Des familles perdues dans les rues de Béjaïa se rabattant sur la mendicité, en quête de leur pitance quotidienne. Des hommes âgés, des femmes enceintes, des petits enfants, mais aussi des handicapés tendent la main avec honte et désespoir. Une famille syrienne, rencontrée dans une ruelle très fréquentée au chef-lieu, dira sans ambages : «Notre vie n’a plus de sens, nous sommes des victimes d’une guerre dont nous ne sommes pas responsables, notre vie est réduite à celle des esclaves, le monde entier nous observe sans rien faire». À noter que cette masse de réfugiés est perceptible dans toutes les villes, et sur toutes les routes des localités de la wilaya de Béjaïa. Ainsi, partout, sur les autoroutes, dans les mosquées… des réfugiés syriens et nigériens, maliens&hellip,; notamment des femmes vêtues de voiles noirs avec leurs enfants, courent après leur gain, en vendant des mouchoirs, des livres de «Coran», ou en mendiant.
T Mustapha.
