Rendez-vous de communion et de solidarité, par excellence, les fêtes traditionnelles de Timechret (ou tawzaât) sont organisées essentiellement durant l’Aïd El Fitr.
Dans plusieurs villages de Béni Douala, Maâtkas, Ouadhias, Betrouna et un peu partout en Kabylie, on commence, d’ores et déjà à s’organiser pour la circonstance.
C’est donc à la mi-Ramadhan que les comités de village, ceux qui n’ont pas encore dérogé à la règle, s’attellent à être prêts pour le jour «J», en entamant les préparatifs.
Il convient de souligner que de nombreux villages ont dû renoncer à l’organisation de cette fiesta parce qu’ils ne disposent pas de comités ou d’associations, ou pour diverses autres raisons.
Ainsi, dans les villages où cette tradition est sacrée et où donc Timechret aura bel et bien lieu, on s’attelle déjà à collecter les cotisations chez les villageois et à entamer un travail de prospection au niveau des marchés de bétail, pour acquérir des bovins.
A chaque fois que la production agricole et plus particulièrement oléicole, diminue, ce rendez-vous socioculturel n’est pas observé.
Cette foi collective n’est pas près de s’effacer, particulièrement chez les personnes âgées.
En fait, nos «vieux» prêtent énormément de bienfaits à ce rituel de solidarité durant lequel le riche côtoie le pauvre, le petit le grand, les villageois habitant loin rentrent au bercail pour l’occasion, les conflits s’y règlent créant ainsi une espace de réconciliation entre villageois.
Côté ambiance, Timechret est incontestablement un régal dès lors que la convivialité, la solidarité et la fraternité règnent en maîtresses des lieux.
Ces derniers sont préalablement choisis pour pouvoir contenir toute la masse villageoise.
Aussi, les enfants sont toujours aux anges durant ce rendez-vous où toutes sortes de gâteaux et de friandises sont offerts, ceci en plus d’innombrables plats de couscous séculaire que les femmes fignolent particulièrement pour cette circonstance au point où l’on croirait à un véritable concours gastronomique.
En somme, Timechret reste un espace de convivialité, de communion et de solidarité incontestables.
S’en défaire aujourd’hui serait un gâchis pour les générations futures qui ne connaîtront pas, ainsi, cette traditionnelle fête célébrée depuis des siècles dans la plupart des villages kabyles.
C. A.