«Bientôt une attribution de 1 881 logements»

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Plusieurs projets gérés par l’OPGI sont à l’arrêt, d’autres achevés sans viabilisation et d’autres encore en phase d’attribution. Le directeur de l’office de promotion et de gestion immobilière de la wilaya de Tizi-Ouzou, M. Boutrid Toufik, fait le point.

La Dépêche de Kabylie : Pourriez-vous nous dresser un bilan des activités de l’office ?

M. Boutrid Toufik : La consistance du programme géré par l’office depuis 97 est de 27 602 logements inscrits. À fin 2016, la situation se présentait comme suit : 14 078 logements sont achevés, 12 995 sont en cours de réalisation, dont 3 965 à l’arrêt et 529 non lancés. Durant l’année 2016, nous avons lancé 1 296 logements sur une prévision de 1 825. S’agissant du nombre de logements achevés, il est de 2 400. Pour l’année 2017, on a achevé 133 logements et lancé 50 autres à Béni Zikki.

Vous avez parlé de 3 965 logements à l’arrêt. Quelles en sont les raisons ?

Les raisons sont différentes, entre autres, des oppositions, des terrains fragiles…

Mais des études ont été faites avant l’entame des projets. Alors comment ça se fait que vous rencontrez ce genre de problèmes ?

Certes, des études ont été effectuées avant le lancement des projets par les services concernés, mais après l’entame des travaux, il s’est avéré que des terrains sont vraiment fragiles. C’est le cas du pôle d’excellence d’Oued Falli. Nous avons deux sociétés étrangères qui sont en charge de réaliser deux projets de 5 000 logements pour SIMSEK et 2 000 logements pour ZIEK. Nous avons été obligés de délocaliser 474 logements, pour la première sur Oued Aïssi, pour manque de terrains et même ceux qui existent sont vraiment fragiles et on ne peut pas les exploiter. Puis, il faut des études spéciales qui coûtent très chères, et on ne peut pas les prendre en charge, puisque c’est un programme social et il y a une limite sur l’investissement pour ce genre de programme. Pour la deuxième société, nous avons délocalisé 882 vers Fréha. L’étude est en cours.

Qu’en est-il de la localisation des sites ?

Nous travaillons sur 67 communes, mais le gros problème est localisé au niveau du chef-lieu. En matière de prise en charge, presque 80% du programme est confié aux entreprises étrangères et publiques.

En parlant d’entreprises, vous avez procédé à plusieurs résiliations de contrats l’année passée. Pourquoi ?

En 2016, nous avons procédé à quelques résiliations. C’étaient des projets qui durent depuis plus de 6 ans. Pour un nombre de 400 logements, on a résilié 10 entreprises défaillantes. On a constaté un avancement qui ne dépassait pas les 15, voire 20% au max. On était obligés de relancer les projets avec des entreprises performantes. Actuellement, nous travaillons avec une centaine d’entreprises.

Vous avez parlé aussi de projets non-lancés. Pourquoi ne le sont-ils pas encore justement ?

Oui, nous avons rencontré des contraintes. Il y a des sites très délicats, à l’exemple d’Iflissen, où nous avons un programme de 150 logements. C’est un site enclavé et on ne peut pas y lancer le programme. En fait, on peut le lancer et l’achever mais on ne pourra pas le viabiliser. On a beaucoup de logements achevés et par manque de viabilité, on ne peut pas les attribuer.

Pourquoi ?

Ce sont des sites isolés et leur viabilisation coûtera très chère. Il vaut mieux s’exercer lors des choix de terrains. Il faut que les assiettes soient accessibles pour éviter ce genre de problèmes.

Le problème de viabilité se pose souvent. Avez-vous des solutions concrètes ?

Il y a eu un transfère entre l’OPGI et la DUC pour la prise en charge du déficit. Nous avons une dotation de 80 milliards et on a profité pour contracter un marché de 38 milliards avec la Sonelgaz pour le raccordement aux réseaux du gaz naturel et de l’électricité. Le reste on a engagé deux marchés sur Oued Falli et le pôle d’excellence. On a exprimé un besoin de 157 milliards de centimes pour absorber le déficit à travers les communes de la wilaya.

Qu’en est-il de l’avancement des projets ?

La cadence est faible et l’avancement est timide. Puisque depuis 2016, et vu la conjoncture économique que vit le pays, il y a un ralenti en matière d’avancement des projets. Mais en fin mai dernier, les créances cumulées des entreprises, qui dépassaient les 300 milliards de centimes, ont été réglées. Elles ont été toutes prises en charge. Les entreprises sont limitées. Si on ne les paye pas, elles ne travaillent pas.

Et les attributions ?

Nous avons affiché récemment au niveau du chef-lieu une liste de 2 180 logements qui sont achevés. Il ne reste que les travaux de viabilisation qui sont en cours. On a commencé les travaux en février dernier et ils seront achevés d’ici la fin de l’année. On a notifié un deuxième quota de 1 881, dont les logements sont achevés. L’enquête est en cours et on affichera bientôt la liste pour apaiser la pression de logements sur la ville de Tizi-Ouzou.

Parlons du social, l’OPGI gère aussi d’autres formules d’habitations ?

Principalement on gère le social, mais on a un petit programme pour le LSP et le LPA. Pour cette dernière formule, nous avons 215 logements. Nous avons 100 à Draâ Ben Khedda dont le taux d’avancement est à 65%. On est à pieds d’œuvre pour l’achever en fin 2017. Nous avons aussi un programme de 100 logements à Azazga, dont le taux d’avancement est de 15 à 20 %. Il a été lancé en avril 2016. C’est un site un peu délicat qui a connu beaucoup de retard. Pour le reste, LSP, nous avons presque 1 200 logements destinés à la DGSN, aux enseignants et aux travailleurs de l’université. Je cite les 244 logements. Ce programme connaît vraiment un grand retard, on le reconnait. À ce jour, 60 logements sont achevés et reste le raccordement au réseau d’assainissement. On remettra les clés aux bénéficiaires fin juin en cours. Concernant le projet des 80 logements, les travaux sont achevés et il ne reste que les travaux de viabilisation. On a même donné des engagements pour achever les travaux fin septembre et on espère remettre les clés en ce mois-là aux heureux bénéficiaires. Quant au projet des 64 logements restant, il connaît un grand retard. D’ailleurs, on a résilié le contrat avec l’entreprise réalisatrice et on l’a relancé à nouveau avec deux entreprises performantes, et ce pour un délai de 10 mois. Le premier semestre de l’an prochain, on remettra les clés aux citoyens. On est derrière les entreprises pour minimiser le délai au maximum pour soulager le citoyen.

Entretien réalisé par Kamela Haddoum.

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