La pollution de l'oued Sahel prend de l'ampleur !

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La pollution de l’environnement a atteint des proportions alarmantes dans la vallée de la Soummam, parcourue par des rivières transformées en véritables collecteurs d’eaux usées. L’oued Sahel, qui passe par les territoires de plusieurs communes, n’échappe pas à cette avancée inquiétante de la pollution, avec des déchets solides et liquides, érigée, à s’y méprendre, en règle. Ce cours d’eau, qui n’est pas pérenne, connaît une chute drastique de ses eaux durant chaque saison estivale. Ce n’est qu’en automne qu’il se ranime en de rares crues pour connaître, pendant l’hiver, un regain d’activités faites de défluviations. Actuellement, l’oued Sahel, qui passe par les communes de Tazmalt, Boudjellil et Aït R’zine, pour se jeter dans l’oued Soummam à partir de la localité d’Akbou, offre une vue désolante et hideuse, car il est devenu un filet sinueux d’égouts repoussants et glauques. En sus des monticules d’ordures ménagères, des mares d’eaux usées se forment ici et là sur le lit, dénotant d’une pollution grave. Et comment le qualifier autrement, puisque tous les réseaux des eaux usées des localités limitrophes débouchent sur ce cours d’eau en le transformant en un gigantesque collecteur. A mesure que le tissu urbain avance dans cette région de l’arrière-pays de la vallée de la Soummam, cette rivière « paie » les retombées de cette expansion, en recevant de nouveaux réseaux d’assainissement qui « vomissent » des dizaines, voire des centaines, d’hectolitres d’eaux pourries à longueur de journée. Cela sans omettre les eaux usées dégagées par les ateliers de lavage de véhicules, des unités avicoles et autres petites industries. «Je me souviens que l’eau de l’oued Sahel, avant qu’il ne soit en proie à la pollution, était potable. On en irriguait les cultures à travers des rigoles qui captaient les eaux torrentielles de ce cours d’eau. D’ailleurs, il subsiste encore des traces d’une longue rigole au village Aftis dans la commune de Boudjellil qui captait, il y a quelques décennies, les eaux de l’oued Sahel, pour irriguer les arbres fruitiers et les maraîchages », témoigne un sexagénaire du village Aftis. Par ailleurs, il y a lieu de rappeler qu’un projet sectoriel de réalisation d’une station d’épuration des eaux de l’oued Sahel a été retenu, vers la moitié des années 2000, avant de tomber en désuétude. «Si on avait réalisé cette station d’épuration des eaux du Sahel, ce cours d’eau ne serait pas dans la situation catastrophique actuelle », regrette amèrement un riverain.

Syphax Y.

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