Comme chaque année, en cette période, les villages sont envahis par les étudiants et les vacanciers qui reviennent passer l’été auprès des leurs. Cependant, l’offre en matière de loisirs est aux antipodes de la demande. Les villages n’ont pratiquement rien à proposer en la matière si ce n’est parfois, un café maure. Au lieu de se morfondre d’un coin à l’autre entre «Thajmaath» et la maison, ils s’investissent dans d’interminables parties de football, le meilleur des passe-temps. Le moindre espace se trouvant à proximité du village devient un stade d’entrainement pour se préparer aux tournois qui ont lieu aux quatre coins de la daïra. Ainsi, en plus des matchs entre copains, ils s’inscrivent, moyennant des sommes d’argent dépassant souvent les douze mille dinars par équipe, pour participer à des joutes organisées par les agglomérations possédant les «infrastructures» nécessaires. Aït Sellan, Aït Ailem ou Ath Bouyoucef sont devenus maîtres en la matière, ces derniers temps. Malgré la chaleur suffocante de ces derniers jours, les fourgons de transport qui emmènent les équipes sur près de dix kilomètres pour rejoindre les stades, à partir de quinze heures, se croisent dans un concert de klaxons et de chants de leurs passagers, heureux d’aller taper dans un ballon. Chaque village possède une ou deux équipes devant le représenter dans l’un ou l’autre tournoi qui se déroulent concomitamment. La distance d’une dizaine de kilomètres séparant les villages des terrains d’Agouni N’Teslent à l’ouest de la commune d’Aïn El-Hammam ou celui de Tizi L’Djamaa dans la commune d’Ath Bouyoucef ne les décourage nullement. Même le prix de la place de fourgon, ou celui des frais de participation, parfois exagérés, ne peuvent dissuader ces assoiffés de foot, de chausser leurs crampons pour éventuellement gagner une tenue de sport et une médaille en toc, en cas de victoire finale. Mais qu’importe, entre temps, ils auront coulé de nombreux jours heureux. Et c’est là le plus important.
A. O. T.