Dans la commune d’Ath Mellikèhe, seule une poignée de vieux continuent, vaille que vaille, à cultiver les terres agricoles haut perchées. L’agriculture de montagne, de l’avis de certains paysans de cette localité agropastorale, a énormément reculé ces dernières années. Peu d’agriculteurs osent encore se rendre dans leurs glèbes pour s’adonner aux travaux champêtres, cultiver et ramasser les différentes récoltes. « La terre n’est plus travaillée comme avant, elle est délaissée surtout par les jeunes générations qui préfèrent aller voir ailleurs que de vivre de ce secteur. Les temps ont changé, et la terre ne fait presque plus vivre son propriétaire » se désole un habitant du village Ayacha. De part et d’autre, les chemins qui parcourent les villages de la commune d’Ath Mellikèche de vastes terres plantées en majorité d’oliviers, sont laissées à l’abandon. Trop peu d’entre elles sont travaillées. Certes, le relief et la topographie accidentés de cette région montagneuse y sont pour quelque chose, mais l’agriculture de montagne a ses spécificités et réussit toujours là où on lui donne la « sueur », car elle finit toujours par le rendre. Cette localité est connue pour son impressionnant verger oléicole qui donne des olives et une huile d’une excellente qualité. Malheureusement, les oliviers au niveau de cette contrée sont délaissés pour la plupart, car ils ne bénéficient ni de taille, et encore moins de greffes. Dans les champs, les oliviers centenaires offrent une vue désolante, les branchages inutiles et superflus poussant dans tous les sens, et cela se répercute négativement sur le rendement. «De nos jours, les jeunes ne savent même pas tailler un olivier, comment voulez-vous qu’ils entretiennent l’oléiculture? Ils sont tout le temps avec leur machin de portable à ne rien faire, à rouspéter et à jaser sur le chômage. Alors que la terre reste inculte et n’attend qu’un geste de leur part pour qu’elle leur rende la pareille avec des produits agricoles de haute qualité. L’agriculture peut faire vivre, le litre de l’huile d’olive se vend entre 700DA et 800 DA, l’ail coûte actuellement 500 DA/kg, il est possible qu’il augmente davantage entre 1500 et 2000 DA/kg dans un avenir proche !», tempête un citoyen de la région. Le constat est partagé par beaucoup de personnes qui constatent que le travail de la terre ne cesse de régresser. En conséquence, beaucoup de terres plantées d’oliviers ont été vendues, car les héritiers veulent se débarrasser des terres « encombrantes » à leurs yeux. « Je connais un vieux monsieur qui s’occupait bien de ses oliveraies. Il les taillait, les labourait et enlevait les mauvaises herbes. À sa mort, ses fils, comme touchés par une malédiction, ont vendu sans scrupules les terres agricoles que leur a léguées leur père pour s’acheter des voitures de luxe et tutti quanti ! », témoigne un habitant de la localité.
S . Y.
