Le cas de la localité de Bouhamza, située à 80 km au sud-ouest de Béjaïa, déconcerte plus d’un. Et pour cause : cette commune partage la vaste étendue d’eau du barrage de Tichy Haf avec la commune voisine de Tamokra sans pour autant en bénéficier. Le paradoxe est saisissant. Cela a laissé sans voix les quelque 12 000 habitants constituant cette municipalité, lesquels, contre toute attente, se voient obligés de se rabattre sur l’achat…des citernes à 1200 DA le remplissage. Cette situation est due à la pénurie d’eau potable qui s’est accentuée depuis le début de l’été. «C’est comme si vous avez terriblement soif alors que vous vous trouvez tout près d’une fontaine, mais vous ne pouvez pas vous désaltérer. Imaginez donc un peu la situation des habitants de la commune de Bouhamza avec cette caricature poignante », fulmine un habitant du chef-lieu. «Nous sommes réduits à contempler ce barrage sans pouvoir jouir de son eau qui profite aux autres, alors qu’il est situé sur notre territoire », renchérit un autre citoyen de la localité. La municipalité de Bouhamza compte 17 villages qui souffrent tous de pénurie et de manque d’eau potable. Pour leur part, les autorités communales crient toute leur impuissance devant cette situation. «Nous sommes alimentés à partir de la chaîne de refoulement de la localité de Helouane (Ouzellaguen, ndlr). Cela demeure insuffisant, les 17 villages, que compte la commune, ne peuvent pas être satisfaits. L’unique solution que nous préconisons, et qui pourrait étancher notre soif durablement, reste la réalisation d’une station de traitement des eaux du barrage de Tichy Haf à Bouhamza», indique-t-on à la mairie. En attendant, la population de la municipalité de Bouhamza endure le calvaire avec la pénurie de l’eau potable sur les réseaux de distribution en rajoutant des charges, parfois lourdes, surtout pour les familles au revenu modeste.
Syphax Y.