«Suite à votre article paru jeudi 7 septembre 2017, intitulé ‘’Une parturiente décède dans un cabinet privé d’une sage-femme à Chorfa’’, je vous prie de bien vouloir éclairer l’opinion publique sur certains points. Premièrement, la dénommée S. C, âgée de 19 ans, n’est pas décédée dans mon cabinet mais au niveau des urgences de l’EPH de M’Chedallah. Après l’avoir aidée à accoucher dans de bonnes conditions, elle m’a donné le prénom de son fils que je devais inscrire à l’état civil. Une heure après son accouchement, je l’ai évacuée dans mon propre véhicule car les pompiers sollicités pour l’évacuation nous ont déclaré qu’ils n’étaient pas autorisés à le faire. La jeune femme, dans un état de choc, a été admise en vie à l’hôpital, au service réanimation. Après transfusion sanguine et sérum pendant plus de 45 minutes et en ma présence, les médecins l’ont déclarée décédée. Pour le DSP qui affirme qu’il n’était pas au courant de l’existence de mon cabinet, je vous informe que j’ai été félicitée par le docteur Bouha, ex-DSP de Bouira de l’époque et actuel député, pour le nombre d’accouchements réalisés dans mon cabinet. Le 5 mai 2007, j’ai été félicitée à Alger lors du Congrès national des sages-femmes alors que j’avais réalisé plus de 1 500 accouchements. Jusqu’à aujourd’hui, si j’activais dans l’illégalité, pourquoi la DSP m’a remis un agrément en date de novembre 1989 dans lequel il est précisé le nombre de lits et de berceaux que je devais avoir dans mon cabinet ? Par ailleurs, les services de l’état civil reçoivent mes déclarations de naissance ainsi que les vaccinations de l’hôpital. Depuis que j’ai mon agrément, j’ai aidé des parturientes à mettre au monde plus de 3 000 enfants, dont la mère de la jeune décédée. Des parturientes qui viennent de Bordj Bou-Arreridj, Mansourah, Akbou, Bouira ville, Ait Laâziz… En date du 20 septembre 2016, le nouveau DSP, qui venait d’être installé, m’a orientée vers un responsable après lui avoir fait part de mon souhait de constituer mon dossier de retraite. Ce responsable m’a demandé de ramener des sages-femmes retraitées ou ayant démissionné du secteur de la santé publique avant de prendre ma retraite. Le fronton devant mon cabinet, avec mon nom et profession, est connu de tous et si je travaillais au noir, comme le sous-entend le DSP, pourquoi ses services ne sont pas venus fermer mon cabinet ? J’ai sauvé d’une mort certaine des parturientes naufragées qui étaient refusées d’admission à l’EPH ou qui étaient orientées pour des césariennes, alors qu’elles avaient accouché dans mon cabinet le plus normalement du monde».
Guizem Badiâa, sage-femme privée