Sécheresse et paysage "lunaire"

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Pas un nuage gris à l’horizon. Cette situation inquiète vraiment les citoyens, notamment les paysans, qui ont vraiment besoin d’eau pour lancer leur activité agricole. Celle-ci se trouve sérieusement menacée du moment que l’eau du ciel tarde à tomber. Toutes les filières de l’agriculture sont durement touchées par cette sécheresse qui perdure encore depuis des mois. Les orages « automnaux » tant attendus n’ont toujours pas éclaté pour « libérer » les citoyens de leur angoisse. D’ores et déjà les paysans constatent à leurs dépens l’état peu reluisant de leurs glèbes, envahies par les herbes sèches et la poussière qui s’amoncelle en couche. C’est un véritable paysage lunaire qui s’offre à la vue dans la région du Sahel pour ne citer que celle-ci, située à l’est du département de Bouira. Les paysages « grillés » par le soleil ardent d’un été caniculaire offrent une vue désolante là où les yeux sont rivés. Les oliviers périclitent avec des feuillages jaunis et « carbonisés » par le manque d’eau et le soleil qui tape très fort. « Il est fort à parier que la prochaine campagne oléicole sera l’une des pires de cette décennie, car à ce que j’ai constaté la fructification des oliviers, cette année, est vraiment très médiocre. Je possède une oliveraie d’une centaine d’arbres, et j’ai constaté que plus de la moitié n’a pas donné d’olives. Cette année, les prix de l’huile d’olive vont sensiblement augmenter. Déjà elle se vend à partir de 700 DA/litre « , constate amèrement le propriétaire d’une oliveraie au niveau d’Ath Mansour. Ce n’est pas seulement cette filière arboricole qui pâtit de la sécheresse, il y a aussi l’élevage des cheptels notamment. Les éleveurs au niveau de cette région charnière de la wilaya sont dans tous leurs états. Le manque d’aliment pour bétail et son renchérissement donne des soucis à ces paysans. La dernière campagne de fenaison a été tout juste moyenne ; ce qui a créé un manque de fourrages et la hausse de ses prix. Actuellement, une botte de foin se négocie à partir de 900 DA. Les pâturages manquent, et les herbes « automnaux » tardent à éclore à cause de la sécheresse. Les éleveurs désespèrent. « Si ça continue comme ça (la situation de la sécheresse, ndlr) je vais devoir vendre une partie de mon troupeau ovin. Cela me cause d’énormes sacrifices financiers en sus des dépenses familiaux », affirme avec amertume un éleveur de Chorfa. Pour leur part, les eaux souterraines ont enregistré à leur tour une baisse drastique de leur niveau. Les puits sont de moins en moins fournis en eau ce qui met dans la gêne les fellahs de la région. « Pour irriguer mes maraîchages j’ai besoin de beaucoup d’eau, or le niveau de l’eau de mon puits commence vraiment à chuter. C’est vraiment inquiétant « , déclare, angoissé un maraîcher d’Ahnif. En tout état de cause, les citoyens et en particulier les agriculteurs attendent avec beaucoup d’impatience la survenue de pluies salvatrices. Tout le monde se rive sur la météo dans l’espoir d’entendre une bonne nouvelle…

Y. Samir.

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