Éviter d’avoir un enfant IMC… C’est possible !

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«Comprendre, reconnaître et prendre en charge» est le thème d’un séminaire de deux jours sur les infirmités motrices cérébrales (IMC) initié par l’association de soutien aux handicapés IMC de la wilaya de Béjaïa.

La rencontre a eu lieu au niveau du campus d’Aboudaou, vendredi et samedi. Les interventions tournaient, surtout, autour de l’amélioration des compétences dans le but d’agir à temps à l’effet d’éviter des complications à l’origine des paralysies cérébrales et d’améliorer la prise en charge des IMC. Pour cela, il a été expliqué la nécessité d’un suivi rigoureux des grossesses, d’augmenter la vigilance et la sécurité lors du travail dans les salles d’accouchement pour juguler, à temps, toute complication à l’image des asphyxies fœtales, ont expliqué les gynécologues Dr Boudfjdja et Dr Hami du CHU de Béjaïa. Allant dans le même sens d’idée, Dr Mouhoubi, pédiatre et CCiste du même établissement trouve qu’il est temps d’alerter les pouvoirs publics quant à l’amélioration de la prise en charge des enfants IMC mais surtout à mettre le paquet sur la prévention des facteurs favorisants ces paralysies cérébrales et éviter au maximum d’avoir un enfant IMC dans la famille. À cet effet, le pédiatre va droit au but en déterminant les trois périodes décisoires durant lesquelles il est impératif d’augmenter les moyens de sécurité et d’optimiser les actes médicaux pour détecter ou corriger à temps toute complication allant droit à une infirmité motrice, donc à un handicap moteur. Il s’agit pour l’oratrice de la phase gestationnelle, donc de la grossesse, puis du travail, lors de l’accouchement et puis de celle de la naissance jusqu’à 3 ans. Pour ce faire, il est nécessaire donc de réunir le maximum de conditions médicales et de coordonner entre tous les acteurs d’intervention. Car, il s’agit, surtout et dans ce cas de figure, d’une prise en charge pluridisciplinaire qui va de la sage femme, au gynécologue, puis au pédiatre, et aux autres acteurs de la santé. Le rôle du mouvement associatif n’est pas à négliger, car il pourra jouer l’interface entre les familles et les pouvoirs publics surtout en ce qui concerne la sensibilisation du public à connaitre tous les facteurs favorisant l’apparition des IMC. Cela dit, pour ce genre d’handicap, il est vrai que sa prise en en charge est un vrai casse tête chinois, mais ne relève pas de l’impossible. Il est possible de l’éviter si l’on conjugue les efforts de tout un chacun explique le neurochirurgien Dr Himeur qui a mis en exergue les troubles de la spasticité chez l’enfant en paralysie cérébrale. Il suffit aussi de mettre les moyens nécessaires pour assurer une meilleure prise en charge de cette frange d’handicapés jusqu’à réduire les souffrances et les incapacités dues aux réductions des mouvements. Pour cela, la fédération algérienne des personnes handicapées semble trouver une formule et une démarche à suivre à travers un projet en cours de concrétisation. Il s’agit de la création d’une structure pilote de dépistage, prévention et prise en charge précoce et pluridisciplinaire des nouveaux nés, à risques jusqu’à 3 ans. La réalisation de la bâtisse selon les normes de conformité universelles est fin prête à Alger, et mise sous la houlette du Ministère de la santé. La prise en charge psychologique est aussi au menu de ce séminaire par le développement des thèmes tel que «La prise en charge des troubles de la parole et du langage chez l’enfant IMC», communication animée par Baa, maitre de conférence en psychologie-orthophonie à l’université de Béjaïa, «Psychologie et handicap» d’Oularbi, psychologue de Sétif, puis «Conditions pour une bonne prise en charge de l’enfant IMC» du Dr Sadaoui de la même wilaya. À vrai dire, il s’agit d’une prise en charge globale de l’enfant IMC, mais pluridisciplinaire et surtout individuelle, du moment que chaque cas a ses propres particularités, donc nécessitant une conduite thérapeutique et de suivi propre à lui. Il faut dire aussi que le sujet intéresse plus d’un puisque l’on a constaté, outre les médecins et psychologues, la présence des associations de plusieurs wilayas qui ont tenu à faire partie des participants à ce séminaire, comme c’était le cas des autorités locales, à l’instar des responsables du secteur de la santé et de celui de la jeunesse et des sports et de l’action sociale. Tout ce monde est concerné à y participer pour améliorer le cadre de vie des enfants IMC en leur assurant une meilleure insertion sociale, éducative, mentale, et pourquoi pas à diminuer les risques dès l’apparition de cet handicap. Il suffit juste de faire travailler la science et la conscience, comme l’a insinué le neurologue Dr Himer. L’aboutissement de tous ces projets est possible. Il faut juste y croire, conclura le professeur Danoune, DG du CHU de Béjaïa, dans son message d’espoir à cette frange d’handicapés et à leurs familles.

Nadir Touati

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