Chaque jour, d'énormes quantités d'ordures industrielles et ménagères sont déversées sur les berges de l’oued Amarigh.
En effet, des débris de construction en grandes quantités et toutes autres sortes d’ordures putrides sont déversés là sur un espace qui fait presque peur, tant il réunit des amas stupéfiants de déchets : plastic, métal, verre, ferrailles et ordures ménagères de tous genres. L’oued est, de ce fait, réduit à un petit filet d’eau. A noter qu’à défaut d’un pont entre Boudjellil et Tazmalt, un simple passage avec deux ou trois buses a été aménagé sur les lieux, pour permettre le passage des véhicules. Parfois, un engin intervient pour dégager les déchets, qui ne cessent de croître, du passage des véhicules, lorsque celui-ci se rétrécit considérablement. Il convient de signaler que des citoyens, munis bien souvent d’aucune protection, se rendent continuellement sur les lieux à la quête d’un petit » trésor » en plastic ou en métal, qu’ils revendent au marché du recyclage. Ils passent des heures entières à s’adonner à une fouille interminable, s’exposant ainsi à divers dangers. Une fois les objets intéressants trouvés, ils les mettent dans des sacs qu’ils déposent dans la benne de leurs véhicules. Souvent, la voiture se remplit et le conducteur met le cap sur une unité de recyclage. Des fabriques qui poussent comme des champignons dans la région. Quant à l’oued Amarigh, à la place de ses limpides eaux d’antan, l’on a droit à des égouts qui coulent sans tarir. Les passagers regrettent l’époque où les eaux de l’oued étaient claires et poissonneuses, ainsi que les vergers verdoyants mitoyens. Beaucoup se souviennent, en effet, des fruits et légumes des jardins irrigués se trouvant à proximité de l’oued. On garde, aussi, le souvenir des baignades en été dont raffolaient les enfants et adolescents de l’époque. Maintenant, figure à la place de l’espace naturel de jadis une véritable catastrophe écologique qui semble ne faire réagir grand monde. Il y a lieu de rappeler, par ailleurs, que l’oued Sahel subit d’importantes extractions de sable. Avec le temps, dit-on, le niveau des nappes phréatiques baisse et l’écoulement des égouts a peut-être pollué en profondeur les eaux de puits et forages.
Nassim Fawzi