Comment se préparent les partis

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La campagne électorale pour les élections locales APC -APW débutera le 29 octobre prochain. à quelques semaines du rendez-vous, la préparation bat son plein chez les partis politiques et les listes indépendantes engagés dans la wilaya de Tizi-Ouzou.

C’est en effet la dernière ligne droite, pour mettre au point la stratégie et achever les préparatifs pour une campagne électorale qui s’annonce des plus agitées. Chez le Mouvement populaire algérien (MPA) d’Amara Benyounès, qui présentera 20 listes communales et une APW, les rencontres se multiplient avec les candidats, a-t-on appris des responsables du parti. Plusieurs réunions ont été organisées pour, notamment, l’installation des directoires et la mise en place d’une stratégie de campagne. Au MPA, la priorité est donnée au travail de proximité, sans pour autant négliger les meetings, a-t-on indiqué. Plusieurs sont d’ailleurs prévus à travers les communes. Le meeting principal est prévu, selon nos informations, au chef-lieu de la wilaya, il sera animé par le président du parti Amara Benyounès. Pour rappel, le 7 octobre dernier, le parti a tenu son conseil national ordinaire, où plusieurs directives ont été données aux coordinations. Il s’agissait notamment, selon les responsables du parti, de la nécessité de mener «une campagne propre», et de présenter des «programmes à la hauteur des attentes de la population que ce soit pour les communes ou pour la wilaya en évitant les promesses démesurées». Le MPA, ce jeune parti qui a vu le jour en 2012, vise à faire son entrée dans l’assemblée populaire de wilaya et améliorer son résultat de 2012, où il a pu avoir 2 APC et 41 élus. La tâche ne sera sûrement pas facile, explique le coordinateur du parti dans la wilaya, M. Ould Taleb Samir, «mais le MPA reste confiant compte tenu de sa virginité politique dans la région, le parti n’ayant jamais été à l’APW, et vu la composante de ses listes qui regroupent compétences, popularité et engagement des candidats». Il ajoute : «Le contexte politique général est aussi favorable à l’émergence de nouvelles forces politiques qui peuvent incarner l’alternative dans ce contexte difficile». Au MPA, l’objectif est «d’avancer, on aura tout à gager le 23 Novembre prochain et rien à perdre, on est sereins», dira encore le même responsable. Le parti d’Ahmed Ouyahia, le RND, quant à lui, sera présent dans 57 communes plus une liste APW. Le parti a perdu une liste communale après son rejet par le tribunal administratif, a-t-on appris de M. Azwaw Belgacem, membre du bureau de wilaya. Revenant sur l’opération de confection des listes, M. Belkacem regrettera l’absence du parti dans 10 communes, bien que le parti soit structuré dans les 67 communes. La responsabilité, selon lui, incombe aux coordinateurs communaux qui ont échoué dans leur mission.

Le MPA veut affirmer son ancrage

Le responsable local du RND s’est targué du fait que le parti a deux communes pilotées par des femmes, à savoir Tizi-Rached et Abi Youcef. Pour aborder les prochaines échéances, plusieurs réunions ont été tenues avec les candidats APC et APW. «Les préparatifs, les moyens, les dispositifs à mettre en place, le côté logistique et la communication» ont été au centre des débats. Le RND a en outre commencé l’installation des directoires de campagne à travers les communes. Une réunion est prévue pour dégager un directeur de campagne pour le directoire de wilaya, fera savoir le responsable. Le cheval de bataille du RND lors de la prochaine campagne, c’est la proximité et le maintien du contact, dira Belgacem Azwaw : «Notre travail sur le terrain n’est pas récent et n’est pas juste fait à l’occasion des élections. Depuis 2005, le RND a préféré la proximité, notre stratégie est de faire valoir les efforts de nos élus locaux et parlementaires. Nous nous inscrivons dans la continuité», a-t-il ajouté. Au RND, l’objectif assigné aux prochaines élections est «de gagner». «Aujourd’hui, on a notre ancrage politique et social, notre objectif ce n’est pas de faire de la figuration, mais gagner», affirme-t-on encore. Chez le FFS, tout le monde est à pieds d’œuvre. Rien n’est laissé au hasard. La direction nationale, d’une main de fer, gère toutes les opérations. Une université d’entrée, commémoration de l’anniversaire de l’assassinat de Rabah Aissat et, un peu avant, célébration de l’anniversaire de la création du parti. Tant d’évènements qui coïncident avec les échéances électorales.

Le RND compte faire valoir ses bilans

Une occasion sans doute pour le parti de sceller sa cohésion et resserrer ses rangs mis à rude épreuve ces derniers temps. C’est la bataille de la survie, dit-on du côté des militants, qui voient en ces élections du 23 Novembre prochain «un tournant» dans la vie politique du parti. Le parti sera présent à travers 62 communes en plus de la liste APW. Le député en exercice, Mohamed Klalèche, directeur de campagne du parti au niveau de la wilaya, fera savoir que le parti est en train de finaliser sa stratégie de campagne. Il expliquera que «tous les derniers regroupements du parti servent à mobiliser les troupes et à arrêter sa stratégie», le tout sous la houlette de l’instance présidentielle du parti et des spécialistes qui «mettront leurs savoir et expérience au service des candidats». La stratégie de campagne du FFS, comme c’est le cas de tous les partis «est la proximité». Le parti est en phase d’installation des directoires communaux de campagne et l’opération touche à sa fin, a-t-on appris. «L’objectif ne peut être que de garder l’APW», dira le député. Avoir le maximum de communes, c’est aussi ce que vise le plus vieux parti d’opposition. Vendredi prochain, le parti prévoit d’organiser un conseil fédéral élargi aux candidats, à la maison de la culture Mouloud Mammeri. Concernant le FLN d’Ould Abbès, qui a traversé bien des turbulences après l’opération de confection des listes, semble vouloir aller de l’avant, ignorant les dissensions qui le déchirent de l’intérieur.

La bataille de la survie au FFS

Aujourd’hui, priorité à la préparation de la campagne électorale. Le tête-de-liste APW, Kamel Ougmat, fait savoir que son parti sera présent dans 61 communes. Il nous a appris que, le week-end dernier, dans toutes les kasmas du parti à travers la wilaya, «des réunions ont été tenues avec les candidats». Le FLN est lui aussi en train d’installer les directoires de campagne et les permanences à travers les communes, ainsi que les comités de soutien dans tous les quartiers et villages, indiquera le meneur de la liste FLN pour l’APW. Pour ce qui est de sa stratégie de campagne, le Front a opté pour la proximité, des caravanes et l’accompagnement des listes par des comités de soutien locaux. L’objectif du FLN est de «rafler le maximum de communes, au moins 16. Pour l’APW, pourquoi le FLN ne gagnerait-il pas cette-fois-ci, c’est peut-être notre tour», dira encore Kamel Ougmat. Le FLN ne cache pas son ambition de devenir la première force politique dans la wilaya.

Objectif du FLN : atteindre les 16 à 20 APC

Pour ce faire, le FLN compte «dire la vérité aux citoyens et éviter les promesses impossibles à tenir», nous dira-t-on. Par ailleurs, et en parallèle à tous ces préparatifs, les partis politiques doivent gérer un autre volet. Celui qui les relie à l’administration. A ce propos, plusieurs notes leur ont été envoyées, pour se mettre en conformité vis-à-vis des procédures administratives. A commencer par le congé administratif qui revient de droit à chaque candidat, que ce soit sur les listes APC ou APW. Les partis politiques sont sommés de transmettre les listes de leurs candidats concernés à la DRAG, afin que leur soient délivrées des attestations qui leur permettront de demander un congé à leurs organismes employeurs respectifs. Il est aussi question de désigner les contrôleurs et surveillants au niveau des centres et bureaux de vote. Une opération est très importante pour chaque parti, car c’est désormais la seule manière de garantir la transparence de scrutin.

Kamela Haddoum.

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