«L’Algérie est en situation de sécheresse»

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«L'Algérie vit une situation de sécheresse due au manque de pluviométrie, une situation imposée par les conditions climatiques», a affirmé Brahim Mouhouche, enseignant à l’école supérieure d’agronomie.

S’exprimant hier matin sur les ondes de la chaine III de la radio nationale, Brahim Mouhouche explique cette sécheresse par le fait que «l’Algérie se trouve au cœur de la MENA, la région la plus sèche du monde». Il estime dans ce cadre que «notre pays manque naturellement d’eau. La tension sur l’eau sera toujours présente, c’est la nature». Il avance en cela les études internationales qui classent l’Algérie parmi les plus pauvres en eau avec une disponibilité de l’ordre 11,5 milliards de mètres cubes renouvelables par an, soit une quantité de 292 m3 par personne, alors que la moyenne mondiale est de 6 000 m3 par personne. «La part en eau de l’Algérien n’est que de 3,5 % de la moyenne mondiale », a fait savoir M. Brahim Mouhouche. Pour faire face à la sécheresse, l’invité de la radio algérienne a estimé qu’«il faut réfléchir à des solutions à moyen et long termes, mais pour le moment il faut absolument éviter le gaspillage». M. Mouhouche recommande également l’utilisation de techniques qui permettent «de produire plus avec peu d’eau, et cela, en recourant notamment aux systèmes d’irrigation économiseurs d’eau, comme par exemple le goutte-à-goutte, qui permet d’économiser jusqu’à 70% d’eau». L’intervenant de la radio nationale a aussi évoqué «le recyclage de l’eau qu’il qualifie de fondamental», puisque, selon lui, l’Algérie rejette annuellement un peu plus d’un milliard de mètres cubes d’eaux usées. «Si on arrive à utiliser seulement 60% de ces quantités, on pourrait augmenter de 150 000 à 200 000 hectares les surfaces irriguées», expliquera-t-il. Évoquant par ailleurs le dessalement de l’eau de mer, M. Mouhouche considère cette solution comme «notre seule issue». Abordant les grands efforts d’investissements consentis par l’État pour la construction de barrages et de retenues collinaires, M. Mouhouche estime, toutefois, que «le dessalement est la solution la plus plausible pour régler ce problème de manque d’eau». «C’est notre roue de secours», a-t-il ajouté.

L.O.CH

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