Taddart se plaint…

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Taddart, est un village ancien de l’actuel chef-lieu de Chorfa. Il garde encore ses vieilles maisons construites à la pierre sèche. Juché sur une colline aux côtés abrupts, Taddart domine tout l’arrière-pays de la vallée de la Soummam. Sur l’un de ses promontoires, on peut apprécier les monts dentelés des chaînes montagneuses des Bibans qui se prolongent dans la commune d’Ath Mansour laquelle est séparée de Chorfa par l’oued Sahel. Ainsi, le panorama qu’offre Taddart est époustouflant, quoique…toute cette beauté cache un marasme fait de carences multiples comme la pénurie de l’eau potable. Ce problème touche, malheureusement, toute la région de la vallée du Sahel. L’eau connaît par moments des perturbations sur le réseau de distribution. Taddart fait face, en dépit de tout, à une extension palpable de son tissu urbain. De nouvelles habitations voient le jour avec un rythme soutenu, mais le village va droit vers la saturation, étant donné que les espaces commencent vraiment à manquer. Défiant les reliefs accidentés de ce village, des habitants édifient leurs maisons au bord de falaises abruptes, qu’ils « domptent » malgré tout. Néanmoins, cette localité a cette caractéristique d’avoir un sol instable et en proie à l’érosion. À chaque forte intempérie, les torrents qui dévalent des hauteurs fragilisent davantage un sol pentu et raviné, d’où l’inquiétude des habitants. Taddart a également cet aspect d’une citadelle qui est entourée d’un vaste et touffu verger de figuiers de Barbarie. Un système ingénieux mis en place par les ancêtres des villageois, probablement il y a plusieurs siècles de cela, pour leur sécurité et, à juste titre, fixer le sol en proie à une forte érosion. À ces époques lointaines, il n’y avait ni bureau d’architecture, ni aucun programme de lutte contre l’érosion, mais juste de simples villageois qui ont tout appris de la vie de tous les jours. Ils ont planté des cactus pour fixer le sol de leur village, une sorte de legs pour les générations actuelles qui en profitent du fruit et des avantages de cette « forêt » de cactus fixant le sol. Par ailleurs, il y a lieu de souligner ces déficits en aménagement comme l’éclairage public qui manque à certains endroits, les trottoirs, le bétonnage de certaines ruelles qui ne sont pas encore fait.

Y. Samir

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