À partir d’aujourd’hui, aucun candidat ne doit faire campagne pour son élection à l’assemblée communale ou de wilaya. Entamée le 29 du mois d’octobre, la campagne électorale a pris fin hier, après trois semaines de meetings, de rencontres de proximité et de porte-à-porte faits par la majorité des candidats. Pourtant, durant ces trois jours qui nous séparent du jour J, les postulants aux assemblées locales continueront à faire, d’une manière déguisée et illégale, la campagne sous une forme ou une autre. Alors, la campagne a-t-elle influé sur la décision de l’électeur ? Interrogé, un panel de citoyens a bien voulu répondre. Pour Bouzid, de la commune de Tazmalt, les meetings n’ont pas du tout pesé sur son choix. Par contre, il reconnaitra qu’effectivement les réseaux sociaux et les programmes mis sous forme de prospectus à la disposition des citoyens et qui ont permis d’avoir une idée précise sur les intentions des uns et des autres, ont influé sur sa décision de voter pour une liste bien déterminée. Boualem, un électeur d’Oued Ghir, parlera, lui, d’une confirmation du choix par cette campagne électorale. Il s’explique en disant qu’alors qu’il avait, bien avant, décidé du parti politique pour lequel il donnera son bulletin, la présence aux différents meetings des uns et des autres et une lecture approfondie de différents programmes n’ont fait que confirmer son choix initial. Djamel, de Sidi Aïch, refuse même l’idée du vote car pour lui, le fait de mettre le bulletin dans l’urne cautionne les dépassements des élus qui font le contraire de ce qu’ils promettent durant la campagne électorale. Enfin, Laid, de Tizi N’Berber, déclare que la campagne ne peut influer sur les intentions de vote du moment que le choix est fait à la connaissance des listes en lice. D’ailleurs, pour lui, la campagne aurait dû se résumer à une rencontre avec les membres des associations de quartiers pour débattre des programmes. Pourtant, trois semaines durant, les candidats ont multiplié les sorties et dépensé beaucoup d’argent pour se faire élire aux assemblées locales. En effet, à chaque sortie, il faut louer le local où se déroulera la rencontre avec les citoyens et il faut payer les consommations que le cafetier du coin se fera un plaisir de servir. Souvent, la facture dépasse le million de centimes à chaque sortie. Il y a, également, les frais relatifs à la location du bureau de la permanence et des voitures pour les déplacements, sans oublier les indemnités des agents chargés d’assurer la permanence et la représentation le jour du vote. Tout cela a un cout et il faut beaucoup de milliers de dinars pour y faire face. Généralement, les commerçants et les investisseurs potentiels mettent la main à la poche pour sponsoriser telle ou telle liste, sinon toutes les listes pour éviter une éventuelle surprise après le dépouillement. Cela s’appelle miser sur tous les chevaux pour être sûr de gagner.
A Gana.