Tiboukharines ou Les figues de mon figuier de Tilikete Fatma

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«Tiboukharines ou Les figues de mon figuier» est le troisième recueil de poésie de Tilikete Fatma qui vient d’être édité, à titre posthume, par sa fille aux éditions St. Honoré à Paris. Composé de plusieurs poèmes, ce dernier ouvrage retrace la vie morcelée de Fatma Tilikete, vivant en exil à Paris depuis 1952. Douée de talents artistiques, la poétesse a su cohabiter entre la peinture, la poésie et le chant. Le cœur au bout de crayon, elle chante l’exil et la solitude ressentie. Dans «Tiboukharines ou Les figues de mon figuier», la poétesse évoque les problèmes de l’immigration. En somme, elle met en évidence une vie tourmentée, tout en restant fidèle à ces deux pays, l’Algérie et la France, à sa famille et à son art. Les poèmes de Tilikete tournent, entre autres thèmes, autour de son village natal de «Tifra», la colère, l’orphelinat, les kabyles à Paris, la liberté, l’enfance, l’ingratitude, la noblesse, la résignation et les déracinés. Née le 3 février 1931 au village de Tifra à Tigzirt-sur-mer, la vie de Tilikete Fatma s’annonçait laborieuse dans les montagnes. Son père, Mohand Amechtouh, avait accueilli sa naissance avec joie et honneur. Il organisa une fête au village et fit venir, pour l’heureux événement, un groupe d’«Idebbalen», une chose que personne n’aurait faite à l’époque, où la naissance ne serait fêtée que si l’enfant était un garçon. En avril 1953, son père décida d’emmener la famille en France. «Éreintée par l’angoisse de l’exil, elle tenta un retour dans son pays qui s’avéra un échec. Résignée, elle reprit le chemin de l’immigration, laissant derrière elle des parents aimés. Puisant dans ses souvenirs, ses émotions et sa fidèle mémoire, elle regarde, observe et traduit la longue nuit des émigrés, leur solitude, leur inadaptation, leurs joies, leurs problèmes…Toute leur vie éparpillée, blessée… », dit-on. Pour rappel, la totalité des ventes de ces ouvrages sera versée pour la construction et l’entretien de la chapelle de Lalla Fatma Mohand Amechtouh Tilikete.

Farida Elharani

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