Tous les regards sont à présent braqués sur les nouveaux immeubles fraîchement érigés par l’AADL et à Bouira, partout dans la ville, ça ne parle que de ces logements en phase de finalisation que l’agence s’apprête à distribuer ces jours-ci. Sur les 300 logements dépendant d’un premier programme lancé en juillet 2003, il y a 132 logements en tout qui sont sur le point d’être achevés pour être attribués à leurs bénéficiaires dont la liste n’est pas encore connue. Celle-ci ne sera d’ailleurs pas affichée ni rendue publique car les bénéficiaires seront ou sont déjà avisés par courrier, apprend-on auprès d’un responsable de l’agence réalisatrice que nous avons pu joindre par téléphone après de multiples tentatives. Ce dernier, qui refusait de répondre à toutes nos questions concernant cette première attribution de logements AADL, se contentait de nous orienter vers la Direction générale se trouvant à Alger pour de “plus amples informations, étant donné que tous les dossiers ont été traités par la DG”, réitérait sans cesse notre interlocuteur. Cela dit, et en analysant les dires de ce responsable local de l’agence AADL, à Bouira, il n’est question que de dépôt des dossiers et le reste se décide ailleurs. Dans ce cas, il y a lieu de s’interroger sur les éléments qui ont été pris en considération pour choisir les 132 bénéficiaires de la première tranche qui va être incessamment distribuée sur les 300 postulants ayant tous versé la première quote-part évaluée à 10% du coût global du logement. Pour rappel, il y a lieu de souligner ici que les demandeurs du logement AADl, tant pour les F3 que pour les F4, s’acquitteront dès le lancement des travaux, d’une première tranche estimée à 10% du prix du logement et d’un deuxième et dernier versement de l’ordre de 5%. Le reste sera échelonné sur un bon nombre d’années durant lesquelles le bénéficiaire sera considéré comme locataire et aura à payer des mensualités jusqu’au paiement total du logement qui deviendra, au terme de l’échéancier, sa propre propriété. A propos de cette opération à Bouira, on apprend néanmoins qu’un nombre considérable de postulants ont été écartés de la “course” par le fichier national du logement pour avoir postulé, bénéficié ou parce qu’ils sont déjà en possession d’un logement à Bouira ou en dehors du territoire de la wilaya. Dans ce cas de figure, les déclarations faites au préalable par ces demandeurs de logements AADL recalés se sont donc avérées fausses et sans fondements. Là aussi, les postulants, notamment les recalés et les non-bénéficiaires de cette première attribution, aimeraient connaître le nombre exact des postulants évincés par le fichier national ainsi que les paramètres qui ont présidé au choix des 132 bénéficiaires de la première tranche car, selon plusieurs personnes rencontrées, il est question de passe-droit et “le choix n’a pas été fait équitablement ; il y a des célibataires qui ont bénéficié alors que des pères et des mères de familles attendent vainement une convocation de la part de l’AADL. Aussi, on se demande pourquoi la liste n’est pas affichée. Y a-t-il quelque chose à cacher ?”, s’interroge une enseignante, mère de trois enfants, dont le dossier a carrément été refusé, étant bénéficiaire d’un studio de 35 m2. Pour l’heure, les bénéficiaires des 132 logements fins prêts sont convoqués individuellement par voie postale. Ceux qui n’ont rien reçu s’affairent, ces jours-ci, à déposer leur recours au sein de l’agence locale ou au niveau de la Direction générale. D’autres, ne sachant plus qui est bénéficiaire et qui ne l’est pas, espèrent avoir plus d’information auprès des responsables de l’agence locale AADL, lesquels sont souvent loin de leurs bureaux.
Anis S.
