La 8e édition du Festival culturel de la poterie de Maâtkas n’aura pas lieu cette année, a-t-on appris du Commissariat du festival. En effet, après un premier report entériné l’été dernier, le Commissariat du festival a décidé encore une fois du reporter de cette activité jusqu’à l’année prochaine. La décision a été prise «à l’unanimité», dira le chargé de communication du Commissariat du festival, M. Amar Mesbah, «après une réunion qui s’est déroulée il y a quelques jours entre les membres du Commissariat et les artisans et artisanes concernés». Refusant, ainsi, la proposition de tenir ce festival important pour la région en mois de décembre, date arrêtée précédemment. Les raisons évoquées pour cette annulation, que les organisateurs préfèrent appeler «report», sont notamment «les conditions climatiques difficiles durant la saison hivernale qui ne sont pas favorables pour l’organisation d’une fête», jugent-ils. Toujours dans le même contexte, les organisateurs estiment qu’il n’est «pas possible d’organiser le festival de la poterie en cette période qui coïncide avec la saison de la cueillette des olives, sachant que la majorité des artisans sont aussi des oléiculteurs ». Le problème de «l’hébergement constitue, en outre, une autre contrainte pour l’organisation de cette fête en plein hiver ». Le Commissariat du festival évoque «l’impossibilité d’accueillir des centaines de participants venant d’une vingtaine de wilayas, en hiver, comme la région ne dispose pas d’infrastructures d’accueil. En été, ce problème ne se pose pas vu que tous les participants pourront passer la nuit dehors, dans une tente ou dans les chapiteaux», avance-t-on. L’absence de la diaspora est l’autre argument avancé. Une absence qui se répercutera mal sur l’aspect économique et commercial du festival, et donc sur la rentabilité pour les artisans. Ce qui a sans doute pesé lourd dans la décision d’annulation de la 8e édition de ce Festival, en attendant sa tenue éventuellement l’année prochaine. «La clientèle principale du festival de la poterie est vraisemblablement la diaspora, qui est présente en nombre chaque été. Il n’est un secret pour personne que certains d’entre eux viennent spécialement pour assister à ces différents rendez-vous culturels organisés dans la région. Les centaines d’artisans et artisanes locaux, quant à eux, ont d’ores et déjà écoulé leurs marchandises après le premier report de juillet dernier, dû au problème de financement survenu après le retard de l’arrivée de la subvention du ministère», rappelle notre interlocuteur.
Entre l’annulation du commissariat et le maintien de la tutelle…
La direction de la culture, de son côté, par le biais de sa première responsable Mme Nabila Goumeziane, contactée par nos soins, atteste «n’avoir rien reçu d’officiel de la part du Commissariat du festival sur le report de l’événement ou son annulation pour l’année en cours». Ainsi, pour la direction de la culture et le ministère de tutelle, «le festival est toujours maintenu». Elle précisera, toutefois, que «l’annulation ou le report de ce rendez-vous relève des prérogatives du ministère de la Culture qui a déjà versé le budget alloué à cet événement au Commissariat». Selon une voix en off du commissariat du festival, le montant de la subvention allouée à ce Festival serait d’un million de dinars. Mme Goumeziane expliquera, en outre, qu’un «report est juste possible dans le cas où il y aurait des raisons valables». Ainsi, l’incertitude règne pour le moment sur la tenue ou non de cet événement devenu un rituel tant attendu par les habitués. En attendant les jours à venir pour plus amples précisions sur l’avenir de ce festival.
K. H.