La petite monnaie introuvable

Partager

Si les petites pièces n’ayant plus cours, inflation oblige, ont déjà disparu depuis longtemps, d’autres commencent à leur emboîter le pas. L’on ne trouve plus les pièces de cinquante centimes dans les tiroirs-caisses des commerçants. Ne servant à effectuer aucun achat, celles de un, deux ou cinq dinars deviennent de plus en plus encombrantes. Aux guichets de certaines administrations, les employés se trouvent souvent devant un dilemme au moment du paiement des factures, dont la somme à payer comprend des chiffres après la virgule. Ni le préposé au guichet, ni le client ne possède les pièces nécessaires. Au marché des fruits et légumes, les vendeurs trouvent un stratagème qui leur permet de vendre plus. Ils ne cèdent plus leur marchandise au poids, comme auparavant. Prétextant le manque de petites pièces, ils évitent de rendre la monnaie pour faire payer le client plus qu’il ne veuille dépenser. En effectuant la pesée, le marchand s’arrange pour arrondir aux dizaines le prix du produit. Il n’est pas rare que le commerçant demande d’adapter le poids de la marchandise au chiffre rond, supérieur au prix initial de la demande. L’on constate aussi des situations où le client se désiste du produit convoité et s’en va s’approvisionner ailleurs pour éviter des altercations avec ces « rapaces » qui ne font pas honneur à leur profession. Chez ceux qui prennent la peine de peser les produits choisis, le problème de la petite monnaie est vite réglé, en la défaveur du client. Les nouvelles générations ne connaissent des petites pièces de monnaie que celles d’une valeur dépassant un dinar. Bien que faisant partie de la monnaie nationale, ils ne voient leur couleur et leur forme que dans les anciens livres ou chez certains citoyens qui les gardent comme des objets de collection.

A.O.T.

Partager