Le vol d’olives est un fléau répandu à travers les différentes oliveraies du pays. Pour palier un tant soit peu à ce problème, les paysans rentrent le soir chargés du produit de leur journée alors que jadis, les olives ramassées sont étaient stockées dans les champs jusqu’au jour où on devait les acheminer vers les pressoirs. Un paysan dont l’âne était chargé de sacs d’olives dira : «Maintenant, on les [les olives] vole. Nous préférons les garder à la maison au fur et à mesure de la récolte». Il nous apprendra que l’un de ses voisins de champ a reçu la visite d’intrus durant les jours de mauvais temps. Ceux qui ont été informés de ce risque surveillent leurs champs. N’ayant ni baraque, ni moyen de locomotion pour transporter la récolte quotidienne, certains dont les oliveraies sont très éloignées et ne pouvant rentrer avec une charge sur le dos, ne rejoignent leur domicile qu’au coucher du soleil, voire plus tard. Tôt le matin, bien que les températures soient basses, ils rejoignent leurs olivaies de peur que «quelque personne malintentionnée ne mette la main sur un ou plusieurs sacs d’olives entassés dans un coin». Une oléicultrice peste contre «ceux qui n’ont pas de scrupules. S’ils passent dans les champs avant nous, ils ne se gênent pas de ramasser les olives tombées durant la nuit. Ils ratissent ainsi plusieurs champs». D’aucuns certains pensent que le phénomène est récent, on raconte que depuis toujours, les bandits s’attaquent aux champs. Ainsi, les fruits et même les légumes des potagers font l’objet de la convoitise des voleurs. Mais ce sont surtout les olives et les figues qui sont les plus ciblés. «Avant, les gens mettaient à sécher leurs figues sur les claies pendant plusieurs jours. Cependant, il arrivait rarement que les fruits disparaissent à la faveur de la nuit sans qu’on n’arrive à attraper les visiteurs nocturnes qui vendent leur butin dans des marchés éloignés de la région», dira un paysan. Et d’ajouter : «C’est ça l’inconvénient des propriétés situées loin du village». Pour se prémunir de tout acte malveillant, de nombreux agriculteurs ont bâti en dur des «maisons du champ» comme ils les appellent. On y met aussi du matériel et même des ustensiles de cuisine qui leur permettront de chauffer leur repas ou d’en confectionner sur place.
A.O.T.