L’eau de source a le vent en poupe à Sidi Aïch. Son usage s’incruste de plus en plus dans les habitudes des consommateurs. Il va sans dire que l’attrait qu’elle suscite ne doit rien au hasard. À l’inverse des eaux de surface, dures et séléniteuses, cette manne qui jaillit des entrailles de la terre est à la fois fraiche et savoureuse. Un double avantage comparatif qui fait largement pencher la balance en sa faveur. «Nous sommes alimentés principalement par l’eau du barrage Tichy Haf. Un liquide douteux et au goût acre, que les gens n’utilisent que pour le ménage et la toilette. Dans mon quartier et ailleurs, tout le monde a opté pour l’achat de l’eau de source», souligne un résident du quartier Maâla, en surplomb de la ville de Sidi Aïch. Des habitants du quartier Timzeghra confient se sustenter exclusivement à l’eau de source. «Pour nous abreuver, je fais mes provisions d’eau de source à raison d’une fois par semaine. C’est une eau pas chère et de bonne qualité gustative. L’eau du robinet, je la réserve pour les besoins de lessive et de vaisselle», soutient un retraité. «Avec leurs camions-citernes chargés d’eau de source, les vendeurs sillonnent les quartiers en faisant du porte à porte. C’est un immense privilège pour nous de pouvoir faire nos emplettes aux pas de nos chaumières», dira un citoyen du quartier Les Cavaliers, sur les hauteurs de l’agglomération. Les acteurs de ce négoce informel font savoir pour leur part, que l’eau proposée à la vente est puisée des sources d’Akfadou et d’Adekar. «Nos sources d’approvisionnement sont naturelles et saines. Cela dure Plus de 5 ans, et jamais personne ne s’est plaint d’un quelconque problème», dira un vendeur, avec la foi du charbonnier. Un autre prestataire ose un parallèle avec les eaux embouteillées : «Nous proposons le jerrican de 20 litres à 50 DA, soit 2,5 dinars le litre. C’est dix fois moins cher que l’eau du commerce, pour une qualité équivalente, sinon meilleure», vante-t-il.
N. Maouche