«Nous avons atteint notre objectif à savoir encourager la lecture et faire rencontrer des écrivains avec le public. Même si la pluie a dissuadé certains éditeurs de prendre part à cette édition, nous considérons que les maisons d’édition présentes ont satisfait tous les goûts».
C’est ce qu’a déclaré M. Mohamed Bougaci, en sa qualité de président dudit comité, accosté devant la bibliothèque communale ayant abrité la 7e édition du Salon du livre. Notre interlocuteur se préparait à recevoir pour ce dernier jour en matinée M. Youcef Merrahi, écrivain-journaliste, M. Hacène Helouane, professeur d’université et M. Hamid Bilek, archéologue. En effet, ces trois piliers connus dans leur engagement pour la promotion de la culture amazighe étaient attendus pour animer une conférence à l’occasion du centenaire de l’illustre écrivain-anthropologue, Mouloud Mammeri, alors que la grande salle était déjà pleine comme un œuf eu égard au statut de ces trois personnes et aussi par rapport à l’importance du thème. Tous les trois sont alors revenus sur la dimension de cet homme de lettres et chercheur et en même temps linguiste quand on sait que c’est lui qui a jeté les bases pour la grammaire de tamazight (Tajaroumth n’ Dda L Mulud). De fil en aiguille, ils sont revenus tous les trois sur le parcours de cet illustre écrivain, puis sur les travaux qu’il suivit durant des années en ethnographie afin de cerner l’homme amazigh et son combat indéfectible durant toute sa carrière pour la réappropriation de l’identité et de la culture amazighe bannie de son pays. À l’aide de témoignages exceptionnels, ils ont réussi à faire comprendre que Dda L Mulud avait décidé lui-même à faire l’étude sur soi-même et sur les siens et qu’il n’attendit pas à ce qu’il soit un objet de recherche de la part des autres, d’autant plus qu’il était imprégné de la littérature française et de sa culture et qu’il avait aussi les moyens nécessaires pour cela. Les trois conférenciers feront comprendre à l’assistance que dans sa démarche, il y avait une certaine constance tout comme, d’ailleurs, Saïd Boulifa, le soulignera Hamid Bilek. «Dda L Mulud et Boulifa avaient beaucoup de similitudes dans leur démarche culturaliste. Ils avaient presque le même profil : écrivains tous les deux, linguistes tous les deux, chercheurs tous les deux…», soulignera-t-il. En tout cas, cette conférence a permis à l’assistance à cerner Dda Lmulud bien qu’il fallait peut-être des heures et des heures pour connaître cet illustre homme de lettres. Un débat a été ouvert, notamment, autour de la dernière décision prise par le président de la République au sujet de Yennayer, désormais, journée chômée et payée à partir du 12 janvier prochain. L’après-midi a été consacré à un hommage rendu à huit enseignants partis en retraite, dont certains d’entre eux sont des octogénaires et même nonagénaires. C’est dans une ambiance conviviale que le comité a fait cette rencontre avec ces pionniers de l’Éducation qui ont marqué de leur empreinte de nombreuses générations. «Depuis la première édition du Livre jusqu’au jour d’aujourd’hui, nous avons eu l’honneur de rendre hommage à 33 enseignants, dont certains d’entre eux ne sont plus de ce monde (Athen yerhem Rebbi). Nous savons ce que ressentent ces personnes entièrement oubliées par leur tutelle. C’est aussi l’occasion de faire cette rencontre entre eux parce que certains d’entre eux ne se sont pas revus depuis des années», dira le président du comité dans son allocution. Tour à tour, ces enseignants étaient appelés pour recevoir leurs cadeaux symboliques sous les applaudissements du public. «Je vous remercie beaucoup d’avoir pensé à nous. Vraiment, cela nous fait plaisir d’être dans ce haut lieu et de se rencontrer après des années d’isolement», prononcera Mme Smail, une ex-institutrice de langue française, durant les années 60-70 jusqu’au début des années 80. Le comité n’a pas oublié aussi de décerner des tableaux de participation aux représentants des maisons d’édition qui répondent toujours à son invitation. Ci après quelques réactions de participants suite à la déclaration de Yennayer journée chômée et payée.
Amar Ouramdane

