Mohand Amokrane Bennadji, élu maire d'Azazga pour la seconde fois, parle dans cet entretien des défis qu'il compte relever à la tête de cette importante commune. Il évoque aussi la polémique née suite au non-aboutissement des négociations avec la liste indépendante Tadukli, arrivée en deuxième position lors des dernières élections communales, et d’autres sujets ayant trait au développement local.
La Dépêche de Kabylie : Quelles sont les alliances que vous avez contractées pour composer votre exécutif communal ?
Mohand Amokrane Bennadji : L’exécutif communal se compose de quatre vice-présidents et de quatre présidents de commissions. On a réparti les tâches équitablement suivant les listes. Nous avons fait alliance avec le FLN, le PT et le TAJ.
La liste Tadukli vous accuse de ne pas avoir tenu vos engagements envers elle. Quel commentaire faites-vous ?
Il y a eu un début de négociations, mais celles-ci n’ont pas abouti. Nous avons buté sur une présidence de commission. On leur a donné deux vice-présidences, une présidence de commission et une antenne de mairie. Mais la liste que conduit M. Kaci Chaouche a exigé deux vice-présidences et deux présidences de commissions. Nous, nous avons voulu élargir l’exécutif communal le plus possible. D’ailleurs, même notre liste, à savoir «Tafrara», qui est arrivée en tête, n’a eu que 2 vice-présidences et une antenne de mairie, nous n’avons pas de présidence de commission. On est là pour travailler et répartir les tâches. Le jour de l’installation, tout a été mis au clair en présence de tout le monde. J’ai interpellé le tête-de-liste «Tadukli» qui m’a donné deux noms pour les deux vice-présidences. Mais très vite, il se rétracta. Nous nous retrouvâmes dans une situation de blocage. J’ai alors reporté la séance à 15h, mais les élus de cette liste ont brillé par leur absence. Le tête-de-liste était apparemment confronté à une pression de la part de certains éléments de son groupe et n’arrivait pas à maitriser la situation. J’ai donc opté pour le plan B, en procédant à l’installation de l’exécutif sans les élus de ladite liste. J’ai néanmoins laissé la porte ouverte jusqu’à la dernière minute. Mais devant leur intransigeance, j’ai dû me résoudre à former l’exécutif communal sans eux.
Un mois après votre prise de fonctions, quelles mesures urgentes avez-vous prises ?
La situation générale que nous avons héritée était, pour le moins que l’on puisse dire, pas brillante. Des problèmes de personnel combinés à des difficultés d’organisation et de gestion. Notre première priorité fut les classes en construction, à l’arrêt, dans plusieurs écoles. Certaines ont été relancées, d’autres en voie. La gestion des écoles primaires et des cantines incombe à la commune, et nous avons mis tous les moyens pour régler ce problème. Nous avons fait des écoles primaires notre préoccupation majeure, aussi bien la réalisation que la gestion.
Vous deviez lancer une série de rencontres avec les comités des villages et le mouvement associatif pour cerner les priorités. Peut-on savoir où vous en êtes ?
On a déjà organisé une rencontre avec l’ensemble des comités de villages. On leur a demandé de nous fixer leurs priorités, car celles-ci sont différentes d’un village à un autre. Chaque village a ses spécificités. Un premier village a répondu, nous attendons les autres qui sont en train de se réunir. C’est en fonction de ces priorités que nous ferons des fiches techniques et tracerons notre travail. Pour ce qui est du mouvement associatif, nous allons très prochainement nous réunir avec toutes les associations, tous caractères confondus, pour faire un état des lieux général, pour ensuite envisager un plan d’action. Nous avons réservé le jeudi comme journée de réception pour les associations et les comités de villages.
Quels sont les projets structurants que vous envisagez de mettre en œuvre ?
Il y a le projet de parking à étages qu’on envisage d’implanter sur le terrain mitoyen au CEM Zaidat. Une infrastructure qui comprendra des locaux à usage commercial et une station de fourgons vers différentes destinations, ce qui devrait désengorger un tant soit peu la circulation dans la ville. Nous allons lancer les études incessamment. Selon l’estimation globale du coût de ce projet, nous verrons si nous pourrons le concrétiser, ou du moins en entamer une partie, selon les disponibilités financières. Et à charge des prochains exécutifs de terminer ce projet. Nous serons fixés une fois l’étude terminée et l’estimation financière connue. Pour ce qui est du projet de réalisation d’une voûte au niveau de la rivière mitoyenne à l’abattoir communal, ce qui permettrait d’agrandir la surface du marché hebdomadaire et désenclaver la partie qui va jusqu’à l’école des beaux arts, l’étude de pluviométrie a déjà été faite et on va lancer incessamment les études de réalisation.
Concernant le nouveau siège de l’APC, vous projetez sa réception pour quand ?
Le bureau d’études qui fait le suivi du projet nous a promis que la réception de cette infrastructure se fera, au plus tard, fin mars. Mais nous espérons le réceptionner avant. On est derrière les entreprises réalisatrices afin de finir ce projet le plus rapidement possible. Une fois achevé, le public y sera accueilli comme il se doit, avec de l’espace, des services modernes regroupés en un seul endroit, avec des bandes d’orientation bien distinctes. La situation sera mieux gérée, parce qu’actuellement nos différent services sont éparpillés aux quatre coins de la ville, ce qui cause d’énormes désagréments aux citoyens.
Qu’en est-il de l’auberge des jeunes ?
L’auberge des jeunes n’est pas encore réceptionnée officiellement, mais elle est déjà opérationnelle. Il se peut que le ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Ould Ali EL Hadi, vienne pour son inauguration. Il reste néanmoins quelques menus travaux à terminer, mais elle est d’ores et déjà fonctionnelle. J’ai déjà organisé, à la tête de l’association de protection du consommateur, une rencontre de trois jours qui a regroupé des délégations de 19 wilayas du pays et l’hébergement a été assuré au niveau de cette auberge.
Un message particulier à la population d’Azazga ?
Je dirai à nos concitoyens que nous sommes à leur service sans distinction. Qu’ils soient tranquilles, nous sommes là pour répondre à leurs aspirations dans les limites du possible et des moyens dont dispose la commune. Les portes de l’APC leur seront toujours ouvertes.
Entretien réalisé par Mohand Ibersiene