La nappe phréatique des plaines de la vallée de la Soummam se renfloue progressivement, à la faveur des épisodes pluvieux enregistrés au cours de ces derniers mois. La reconstitution des réserves d’eau souterraine se jauge facilement à travers la remontée du niveau des puits, dont elle est l’un des indicateurs les plus fiables. «Cela me met du baume au cœur de constater cette remontée significative du nivaux de ces ouvrages hydrauliques. L’eau continue de monter, d’autant plus que la saison hivernale ne fait que commencer», dit un agriculteur de la région d’Akbou sur une pointe de satisfaction. Alimentée par les flots des cours d’eau qui se nourrissent à leur tour des apports pluviaux, la nappe phréatique a déjà repris une proportion importante de son stock. Il suffit, souligne-t-on, d’une seule année copieusement arrosée, pour compenser plusieurs lustres de disette. Il est à souligner également qu’on est encore loin d’avoir rétabli l’indispensable équilibre du réseau hydrographique souterrain. Un équilibre sérieusement mis à mal par des prélèvements d’eau à tire-larigot et aggravé par une sécheresse endémique. «Nous avons frôlé le pire, durant l’été dernier, pendant lequel il a été enregistré le tarissement de nombreux forages et le rabattement du nivaux d’autres. Maintenant que l’eau est de retour, il est impératif de tirer tous les enseignements, pour ne plus retomber dans les travers du passé», exhorte un ingénieur en agronomie. Dans la vallée de la Soummam, la nappe aquifère se caractérise par deux constantes majeures: sa relative abondance et sa superficialité. «Le fait qu’elle soit facilement accessible expose la nappe à la tentation de surexploitation et la rend vulnérable à la pollution», relève un expert. «Le premier défi à relever», ajoute-t-il, «est de passer rapidement de l’ébriété à la sobriété dans la consommation quotidienne». De gros efforts sont aussi nécessaires, souligne-t-on, en matière d’épuration des eaux usées et leur valorisation dans le recyclage. Cet investissement permet de faire d’une pierre deux coups: protéger l’environnement et améliorer la disponibilité de l’eau.
N. Maouche