Le château de la comtesse, situé à l’entrée-Ouest de la ville d’Aokas, est l’un des édifices les plus imposants au niveau de la côte-Est de la wilaya de Béjaïa qui ne laisse personne indifférent de par son architecture et son originalité.
La Direction de la jeunesse et des sports de Béjaïa a transformé cette belle œuvre architecturale en auberge de jeunes, après une réhabilitation des lieux avec les mêmes matériaux de construction de l’époque et une extension de plus de 3 000 m². Aujourd’hui, cette belle construction, laissée à l’abandon depuis l’indépendance, a été finalement cédée à la DJS de Béjaïa qui l’a transformée en auberge de jeunesse. En effet, le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, a inauguré ce joyau architectural, l’année dernière, lors d’une visite de travail et d’inspection qu’il a conduite dans la wilaya de Béjaïa. La capacité d’accueil de ce château est de 120 lits. Il est doté d’une salle de conférences de 200 places, une bibliothèque, un cybercafé, une cafeteria, une salle de sport, un restaurant de 70 couverts + 20 VIP, un logement, un sous-sol transformé en musée, pleins d’espaces verts. Jouissant d’une vue imprenable, ce cadre offre un lieu paradisiaque aux jeunes et aux citoyens de passage dans ce lieu. Avant cela et outre le rapport d’expertise du CTC, le chantier a été pénible et colossal. En effet, Il a fallu environ 243 millions de dinars et des années de travaux sur site, pour rendre son éclat d’antan au château de la Comtesse. Intransigeants avec l’entreprise réalisatrice sur le respect de l’aspect initial du château de la Comtesse (les bâtiments annexes), les responsables locaux ont eu finalement la main heureuse.
Des insuffisances retardent sa mise en service
Cette sublime auberge n’est toujours pas fonctionnelle à cause, selon une source proche de la DJS de Béjaïa, du manque d’effectif et des problèmes administratifs qui subsistent toujours. En effet, hormis l’installation d’un directeur et la présence sur les lieux de quelques agents relevant de l’ANEM, cette structure attend impatiemment l’ouverture de postes budgétaires afin de combler le déficit en moyens humains. Outre cela, le mode de gestion de cette structure reste pour l’instant flou. Sur les lieux, malgré les installations de la Sonelgaz, le gaz de ville est inexistant, idem pour la ligne téléphonique qui est aussi inexistante. En tournée dans plusieurs établissements relevant de son secteur, le nouveau directeur de la jeunesse et des sports de la wilaya de Béjaïa, M. Boutemine, a fait une virée sur les lieux où plusieurs anomalies ont été constatées, à l’image de certaines réserves non encore levées sur certains travaux effectués par des entrepreneurs. C’est dire que le château de la comtesse d’Akoas, baptisée par la famille révolutionnaire locale Auberge de jeunes Mohamed Boudiaf, beaucoup reste à faire avant sa mise en service réelle. Ce «cumul» de couacs fera dire au directeur de l’auberge, en l’occurrence M. Mira, que «beaucoup de choses restent à régler et à parfaire avant sa mise réelle en service.» Selon notre source, l’auberge ouvrira ses portes aux jeunes de la région et du pays dans un avenir proche. Pour rappel, depuis Béjaïa, le ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali, a plaidé pour le renforcement du dispositif d’échanges de vacances de jeunes entre les régions du Sud et du littoral. Un programme dit «de mobilité géographique des jeunes», est mis en place à cet effet. Il est appelé à être renforcé d’autant que les moyens et les infrastructures d’accueil existent», conclu-t-il.
L’auberge baptisée Mohamed Boudiaf
La structure est sublime car quiconque traverse le tronçon Aokas – Tichy – Béjaïa est saisi par la splendeur du château de la comtesse qui fait face à la mer, à la sortie d’Aokas. Cette forteresse est construite sur un rempart à la sortie-Ouest de la commune d’Aokas, au bord de la RN9 reliant Béjaïa à la wilaya de Sétif. Château Poizat, cette œuvre d’art d’une superficie de 5 983 m²,; est composée d’un édifice principal (une maison à deux étages), d’un rez-de-chaussée de 195 m² divisé en trois chambres, d’un hall de réception et d’un showroom. Selon des témoignages, ce château a été occupé par un certain Bocheron, propriétaire d’un vignoble et producteur de crus. Mais le château a été construit dans les années 1890 par un général de l’armée française, surnommé Poison, qui n’avait pas d’héritiers. Plus exactement, les travaux de construction de cette résidence débutèrent en 1870 et se terminèrent en 1890. Au début, le colon voulait baptiser son édifice du nom de sa femme algérienne, originaire de la région de Béjaïa, mais celle-ci refusa en lui répondant qu’il «s’est marié avec elle et non avec sa famille.» Le général résolut alors de donner à sa somptueuse demeure le nom de «Château de la comtesse» en hommage à son épouse.
Béjaïa compte sept auberges de jeunesse
À noter que les auberges de jeunes sont chargées d’œuvrer au développement et à la promotion de la mobilité des jeunes et du tourisme éducatif de la jeunesse, à l’organisation de voyages et des visites touristiques pour les jeunes, l’encouragement des échanges nationaux et internationaux entre jeunes, l’organisation d’activités de loisirs envers les adhérents des auberges de jeunes, offrir le gîte pour les adhérents conformément à la réglementation en vigueur, assurer des prestations et les bonnes conditions de résidence des adhérents, assurer les moyens nécessaires pour l’organisation d’activités saines et éducatives pour les adhérents pour attiser l’amitié et participer à la promotion des activités d’information et de communication, de prévention générale et d’éducation de santé et d’écoute au profit des jeunes, le développement de la mobilité de jeunes, la promotion du tourisme éducatif, l’organisation des voyages et visites touristiques, l’organisation d’activités de loisirs et prestations de services. La wilaya de Béjaïa compte à présent sept auberges de jeunes. Il s’agit de l’auberge de jeunes Frères Soummari de Béjaïa, l’auberge de jeunes de Tichy, l’auberge de jeunes de Souk El-Tenine, l’auberge de jeunes de Kherrata, l’auberge de jeunes Ayouz Slimane de Darguina, l’auberge de jeunes d’Adekar et enfin la toute nouvelle le château de la comtesse ou l’auberge de jeunes Mohamed Boudiaf d’Aokas. À signaler, également, que pour la réalisation de ses missions, l’Office des établissements de jeunes (ODEJ), dispose des établissements de jeunes suivants qui lui sont rattachés, à savoir les maisons de jeunes, les auberges de la jeunesse, les complexes sportifs de proximités, les champs de jeunes et toutes infrastructures de jeunesse réalisées sur concours budgétaire de l’État ou toutes autres transférées ou cédées au ministère de la Jeunesse et des sports. Enfin, l’office des établissements de jeunes a pour missions d’assurer la mise en œuvre des programmes d’information, de communication, d’écoute, d’animation socio-éducative et d’insertion en milieux de jeunes, ainsi que la gestion, la maintenance et l’entretien des établissements de jeunes constituant son patrimoine.
Rachid. Z