Le projet d'une polyclinique aux oubliettes

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À Raffour, l’une des plus persistantes revendications des citoyens est la réalisation d’une polyclinique dans leur localité. Cette revendication est vieille et a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Elle semble être jetée aux oubliettes. Elle a pourtant été promise par les trois anciens walis qui se sont succédé à la tête de la wilaya de Bouira, à savoir Ali Bouguerra, Nacer Maaskri et Mouloud Cherifi. Abdelmalek Boudiaf, ex-ministre de la Santé, directement interpellé à ce sujet par les citoyens lors de sa visite dans la région en 2015, avait promis d’examiner la question. L’ensemble de ces hauts responsables de l’Etat ont fait miroiter l’espoir de l’attribution de cette polyclinique allant même jusqu’à dégager une assiette de terrains à proximité du centre culturel Matoub Lounès, qu’une commission de choix de terrain a avalisé en 2016. Malheureusement, ce projet des plus indispensable pour cette agglomération à forte concentration démographique dont le collectif de Citoyens de Raffour en a fait son cheval de bataille durant plusieurs années, semble être définitivement enterré. Personne n’en parle à présent. Il convient de souligner que Raffour qui abrite 13.000 habitants, relève administrativement de la commune de M’Chedallah qui elle frôle les 30.000 âmes. Ce qui la place en tête de liste sur le volet démographique au niveau de la wilaya et même au Nord du pays. Rappelons que l’Etoile (Raffour) comme baptisé par l’administration coloniale est un ancien camp de concentration où ont été regroupés les citoyens des deux villages Tadert Lejdid et Ighzer. Les deux villages ont été rasés par l’armée coloniale en 1957 durant l’opération Bigeard. Pour revenir aux moyens de la santé à Raffour, il a été aménagé une petite salle de soins mitoyenne de l’antenne administrative composée d’un minuscule cabinet de soins dentaires, une salle de consultations médicales et un couloir aménagé en salle d’attente pour femmes. Les hommes doivent attendre dehors en l’absence d’une salle qui leur est réservés. Cette infrastructure est loin de répondre en matière de soins à la forte population de cette agglomération ayant des besoins spécifiques sur ce volet, et ce, à cause d’une palpable pollution du fait de sa proximité avec Assif N’sahel. Ce dernier est un foyer d’épidémies étant un réceptacle géant des rejets d’égout et d’innombrables dépotoirs et décharges sauvages des deux daïras M’Chedallah et Bechloul. À cela s’ajoute un taux très élevé d’humidité dans la région car son emplacement étant une basse cavité à moins de 200 m d’altitude. Il y a aussi le fait que la localité soit traversée en plein milieu de part en part par l’un des plus importants axes routiers de l’Est du pays, la RN15. La plus proche institution de la santé est l’hôpital du chef-lieu de commune de M’Chedallah, distant de 4 km. Une simple vérification des statistiques fera ressortir que la majorité des malades reçus au niveau du pavillon des urgences de cet hôpital ou au cabinet des consultations médicales de la polyclinique mitoyenne sont de Raffour, une localité qui enregistre aussi le taux le plus élevé de cancéreux, et de personnes âgées en grande majorité. D’aucuns dans cette localité espèrent que le dossier d’une polyclinique à Raffour sera rouvert par le nouveau wali, le chef de daïra et les deux nouvelles assemblées populaires communale et de wilaya.

O. S.

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