Comme partout dans la vallée de la Soummam, l’olivaison dans la commune d’Amalou a été marquée par un bilan des plus chiches. C’est l’année des vaches maigres, qui a succédé à une saison qui n’est guère reluisante, que ce soit en termes du volume des récoltes ou de productivité. L’un comme l’autre, relève-t-on, ont sensiblement décliné. «C’était un peu prévisible, car jamais de mémoire d’homme, nous n’avons connu une succession d’années aussi rudes, aussi arides», lâche sur un ton fataliste, un paysan du village Ighil N’Tala, perché sur les hauteurs du chef-lieu de la commune. Le constat des exploitants est unanime : les quantités d’olives engrangées ont accusé un manque à gagner, allant de 20 à 30%, par rapport à la campagne précédente. «En tout et pour tout, j’ai ramassé une vingtaine de sacs, soit dix de moins que l’année 2017. Mais je ne suis pas le seul à avoir enregistré pareille déconvenue, car cette tendance baissière est générale», rapporte un citoyen d’Amalou, propriétaire d’un verger oléicole situé au village Taddart Ouadda. «La fructification a été sérieusement perturbée par l’absence de pluie à la fin du printemps de l’année dernière. Le faible taux de précipitation, qui a prévalu durant de longs mois, a eu des incidences négatives, à la fois sur la quantité que sur les rendements», remarque un oléiculteur du village d’Ighil Iguenni. Il va sans dire que des baies très faiblement gorgées d’eau, ne peuvent donner de miracles. «Les vergers les plus épargnés par les effets pervers de la sécheresse ont culminé à 30 litres par quintal. Ceux qui en ont pâti ont donné 20 litres par quintal, voire moins», témoigne un oléiculteur de la localité Tizi Lemnaâ, rappelant que durant les années fastes, les rendements flirtaient avec la barre des 40 litres par quintal. Alors que dans les huileries, on s’affaire à triturer les derniers sacs fraichement débarqués des champs, les paysans se tournent déjà résolument vers l’avenir, en essayant d’oublier au plus vite leurs espoirs déçus. «Quoi qu’il en soit, l’année qui s’ouvre s’annonce meilleure que l’année précédente. Le retour des pluies nous permet d’envisager l’avenir avec plus de sérénité», soupire un sexagénaire du village Ikherchouchen. Tout en implorant la clémence de Dame nature, un autre oléiculteur d’Amalou dit avoir foi en l’avenir. «Quelque chose me dit que le pire est dernière nous. Notre salut est dans le miracle de la providence», dit-on.
N. Maouche
