Aïn El Hammam renoue avec la neige

Partager

Après quelques jours d’accalmie, la neige était de retour hier. Elle semble s’installer dans la durée. Selon les lève-tôt, c’est vers cinq heures du matin que les premiers flocons ont commencé à tomber sur la région d’Aïn El Hammam, blanchissant toutes les hauteurs dépassant les 800m d’altitude. Un beau paysage s’offre ainsi au regard, recouvert d’un blanc immaculé qui s’étend à perte de vue. L’ex-Michelet renoue donc avec la belle ambiance blanche qu’on lui connaît. Le froid glacial et le manque de transport n’empêchent pas les habitants de sortir, trouvant là une occasion inespérée de se remettre à la marche. On retrouve la force de parcourir plusieurs kilomètres à pied, notamment pour certains villageois, pour aller jusqu’en ville. La route menant à Michelet-ville ne désemplit pas. Ce sont des processions d’hommes et de femmes qui se suivent et se croisent dans une ambiance amicale. On se salue, on se congratule, on s’interpelle de loin. Les groupes s’arrêtent, discutent quelques instants, puis reprennent joyeusement leur chemin pour s’arrêter plus loin. «De cette façon, on ne sent pas la fatigue», commente Rachid, un quinquagénaire qui s’appuie sur un bâton pour éviter de tomber. Prudents, les automobilistes ont d’abord temporisé avant de sortir vers 9h, suite à une accalmie qui allait durer quelques heures. Une trêve dont les habitants profitent pour aller en ville effectuer leurs emplettes. Quelques fourgons de transport seulement ont assuré quelques allers-retours. Les marchands ambulants ont préféré rester chez eux de peur d’être bloqués à Michelet. C’est également l’occasion pour certains maraîchers locaux opportunistes d’augmenter leurs prix. La tomate, à titre d’exemple, était affichée à cent dinars, alors qu’elle se vendait difficilement à cinquante il y a quelques jours. L’orange aussi a vu son prix monter… Les consommateurs sont bien sûr mécontents, mais qu’y peuvent-ils ? «On ne peut revenir les mains vides du marché, quels que soient les prix affichés», diront des pères de familles. Peu avant midi, le ciel s’assombrit de nouveau et la neige recommença à tomber de plus belle. Cette fois, elle recouvre la chaussée, compliquant la circulation automobile. L’épaisse couche dépassant les quinze centimètres fait fuir les automobilistes qui étaient encore dehors. Il devient alors difficile de rouler sans se mettre en danger ou s’enliser. Les godets des chasse-neige ne pourront pas faire plus que tasser la poudreuse pour le moment. Il en faudrait une trentaine de centimètres pour qu’ils soient efficaces. C’est la quatrième fois que la neige tombe cet hiver sur Michelet. Ce qui, pour le moment, ne contrarie que les paysans qui n’ont pas terminé la récolte des olives. Contrairement aux années passées, la majeure partie de la population, enfin raccordée au réseau du gaz naturel, ne se plaint pas du froid. A l’heure où nous rédigeons, la neige redouble d’intensité.

A. O. T.

Partager