Les box de la discorde !

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à l’instar de plusieurs APC de la wilaya de Tizi-Ouzou, celle d’Aïn Zaouïa n’est toujours pas débloquée.

En effet, les huit élus, RCD (3 sièges), PT (2 sièges) et indépendants (3 sièges), qui rappelons-le, avaient scellé une alliance au lendemain des élections locales de novembre dernier, remportées par le FLN (quatre sièges) devant le FFS (3 sièges), avaient rejeté la proposition du maire d’installer l’exécutif communal. La situation s’est compliquée dans cette APC, puisque le maire n’est pas arrivé à rallier un huitième élu pour renverser la vapeur. Pour contester la décision du P/APC qui venait d’attribuer des «box» commerciaux, cette alliance a rendu publique une déclaration : «Les box commerciaux attribués à notre commune pour lutter contre le commerce informel et créer, par là des espaces pour l’exercice commercial, plus particulièrement pour les jeunes, ont été distribués en catimini par le P/APC sans qu’il ne se soucie des aspects réglementaires et des conditions d’attribution tel que fixés par la direction du commerce», lit-on d’emblée dans ce document dont nous détenons une copie. «Nous, élus indépendants, élus du RCD et élus du PT, ayant eu écho des citoyens de la démarche du maire de servir sa clientèle et ses amis, ceux qui l’ont poussé à la tête de l’APC à coup de promesses qu’il tente de tenir sans aucune réserve, tenons à dénoncer les procédés utilisés par le maire dans l’attribution de ces box, ignorant que des dizaines de demandes sont enregistrées par les services de l’APC», soulignent encore les signataires de la dite déclaration. En outre, ils signalent que dix box ont été «déplacés» et d’autres ont été «promis à son staff de campagne», et ce, sans tenir compte des demandes émanant des jeunes de Boumahni, exclus jusqu’à présent de cette attribution : «Concernant les aspects réglementaires, ils sont tout bonnement ignorés par le président de l’APC du fait que le nombre d’attributaires ne correspond pas au nombre de box», expliquent-ils. Ils estiment que ces pratiques, allant à contre-sens de l’intérêt général et de ce qui est voulu par les pouvoirs publics, doivent cesser et la population doit prendre conscience de la «gravité» de cette «attribution tous azimuts». Et de conclure : «En ce sens, en tant qu’élus exclus de toute initiative locale, nous allons agir pour défendre la collectivité et les droits de nos citoyens à une répartition égale et juste des biens de notre État et du peuple». Pour en savoir plus sur cette distribution, nous avons pris attache le maire, M. Ali Amrani. «Si j’ai pris cette décision, c’est parce que la plupart des signataires de cette déclaration étaient dans l’assemblée sortante. Pourquoi n’ont-ils pas alors distribué ces box qui se dégradaient de jour en jour ?», s’interroge-t-il. Et de poursuivre : «Avant de décider de passer à l’action, j’ai discuté avec les responsables de la direction du commerce. Il n’y a pas eu d’objection à ce sujet». Notre interlocuteur explique que l’attribution des box est justifiée : «Tout d’abord, pour celui installé à l’entrée de la ville, à proximité du CEM, il a été attribué à une personne qui détient un registre de commerce moyennant les frais de location, afin qu’elle puisse exercer son activité dans un lieu propre et adéquat au lieu d’ériger une baraque de fortune aux abords de la RN30. Pour le deuxième lot, il a été remis à un handicapé de Bouhamou pour l’utiliser comme cafétéria. Prochainement, un autre sera installé par des jeunes à Boumahni et un quatrième à Tighilt Laâbid pour éradiquer le commerce informel», ajoute-t-il. Et au P/APC de conclure : «sincèrement, je dirais que ces box, qui coûtent des millions, ne doivent pas servir d’urinoirs et de lieu de consommation de drogue. Je lutterai contre le commerce informel, tout en donnant la chance à nos jeunes d’exercer leurs activités dans des conditions répondant aux normes», promet le P/APC.

Amar Ouramdane

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