S. Ait Hamouda
Il n’y a pas de crâné dans la restitution des crânes des résistants algériens, déposés comme objet muséographique en France. L’ambassadeur de ce pays l’a déclaré dans un démenti commis hier et adressé à la presse nationale. Ça veut dire en langage non diplomatique que cette restitution n’est pas pour demain. Il faudrait au moins quatre étapes après la demande de l’Algérie faite à l’ancien colonisateur de restituer les crânes des baroudeurs nationaux. Ces étapes peuvent faire le pied de grue durant plusieurs années, avant de voir l’ex-colonie les recevoir. En termes clairs, la France veut faire attendre longtemps l’Algérie avant d’accéder à sa demande. Supposons que le temps que cela prendra pour rendre ces illustres crânes à la terre qui les a vus naître se prolongera, qu’en sera-t-il des relations algéro-françaises ? Eh bien pas grand-chose. Il ne se passera rien, étant donné que les opérations d’échanges entre les deux pays sont importantes. Mais grand Dieu, pourquoi tant d’exigences, tant de démarches et tant de tergiversations puisqu’il s’agit de la récupération d’Algériens identifiés comme tels et les Français savent que l’Algérie sait que ces crânes lui appartiennent. Donc, ces jeux diplomatiques ne servent qu’à prolonger l’attente et la compliquer davantage. Ça ne veut pas dire que le partenariat entre les deux pays va en pâtir. Pas du tout ! Il y a beaucoup d’intérêts en jeu pour des choses qui ont attendu 56 ans pour être soulevées. L’essentiel est de savoir si la France est prête à reconnaître ses crimes, ses méfaits et ces têtes d’Algériens encore détenues chez-elle ? Peu probable. On tient en otages des parties d’Algériensa et on dribble en gagnant du temps sur ale dos de l’Algérie. Mais comment déclassifier du patrimoine français des étrangers qui ont combattu l’occupation de leur pays par un autre ? Il y a seulement à comprendre une chose, pourquoi la France ne présente pas son mea-culpa à la victime de ses exactions ? Elle ne les reconnait même pas, sauf du bout des lèvres et encore…
S. A. H.