Entre réjouissance et appréhension

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La reprise des cours aujourd’hui est différemment accueillie par les élèves, leurs parents et les enseignants. Le coordinateur du Cnapeste du bureau de Bouira, M. Benyoucef, a déclaré : «Il ne faut pas se réjouir trop vite du gel de la grève en l’absence de mesures concrètes de la part du ministère de tutelle». Expliquant son pessimisme, il dira : «Nous ne sommes sortis du Conseil National que mercredi à 2h30 du matin. Même si la ministre de l’Education nationale n’a pas accepté de dialoguer de manière officielle avec le CNAPESTE, elle a quand même, de manière officieuse, ouvert les portes du dialogue. Toutefois, le Conseil National du CNAPESTE se réunira au cours de la semaine prochaine pour trancher sur la levée de la grève ou si nous nous dirigeons vers la reprise du mouvement de débrayage». Interrogé quant au rattrapage des cours, M. Benyoucef se dira néanmoins confiant, affirmant que tous les efforts seront déployés pour récupérer le retard enregistré au cours du mois de janvier. «Nos enseignants accompagneront tous les élèves comme il se doit conformément aux règles pédagogiques, nous avons le sens des responsabilités, surtout envers les élèves concernés par les examens du BEM et du BAC, mais également tous les autres. Notre engagement pour récupérer le retard et accompagner les élèves demeure entier», assurera le coordinateur du CNAPESTE de Bouira. Un engagement qui n’efface, toutefois, pas les appréhensions des élèves qui se disent «désorientés», à l’image de ceux du lycée Mira du chef-lieu de wilaya, qui ont refusé de rejoindre leurs classes avant-hier, où les examens du 2ème trimestre étaient prévus. Les forces de police ont même dû intervenir pour disperser ces lycéens qui voulaient organiser une marche à travers les artères de la ville. Pour sa part, l’Association Nationale des Parents d’Elèves, par la voix de M. Rabah Tebbal, président du bureau de Bouira, estime qu’il s’agit là d’un début de sortie de crise : «Nous nous réjouissons de la reprise des cours pour ce jeudi, car les élèves ont été réellement malmenés au cours des dernières semaines», dira-t-il. M. Tebbal émet toutefois le vœu que les élèves puissent reprendre leur cursus scolaire sereinement, appelant le département de Benghabrit à réaménager les dates des examens de fin d’année : «Nous souhaitons que Mme la Ministre de l’Education repousse les dates des examens de fin d’année après le mois de Ramadhan pour éviter le scénario de la deuxième session de l’année dernière, mais aussi pour ne pas imposer une surdose de cours aux élèves», dira-t-il. Le président du bureau de Bouira de l’ANPE exhorte par ailleurs le ministère à être magnanime envers les enseignants suspendus : «Il se peut que certains d’entre eux aient été manipulés par des gens qui n’ont rien à voir avec l’éducation. Nous demandons au ministère de faire preuve d’indulgence en les réhabilitant», appellera-t-il de ses vœux. M. Tebbal estimera par ailleurs que les élèves sont «les boucs émissaires d’un conflit qui ne les sert nullement» et que «la vigilance doit être de rigueur».

Hafidh Bessaoudi.

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