Le mois de mars, particulièrement pluvieux cette année, entame sa dernière décade par de la neige. On la croyait partie, celle-là jusqu’ à l’année prochaine. Même si peu de gens seulement croyaient à son retour après le redoux des derniers jours, elle s’est réinvitée pour raviver nos souvenirs et perturber quelque peu les habitudes des habitants d’Aïn El Hammam et de toute la région montagneuse alentour. Comme annoncée par les services de la météorologie, elle n’a pas raté le rendez-vous de mercredi dernier pour donner sa teinte blanche aux reliefs de la région d’Aïn El Hammam. Jeudi matin, les routes étaient encombrées de masses de poudreuse tombée durant la nuit. Hormis les traces d’un chasse-neige qui venait de passer, aucun autre véhicule n’était sorti avant neuf heures. Et elle devrait continuer à nous gratifier de ses bienfaits pendant quelques jours encore. Le Djurdjura qui avait perdu sa blancheur pendant les quelques jours de beau temps qui avaient précédé la neige, a repris son manteau blanc qui le recouvrait depuis le début de l’hiver. La panique habituelle n’a pas eu lieu cette fois. Il faut tout de même remarquer que beaucoup de travailleurs n’avaient pas rejoint leurs postes, mercredi et jeudi derniers. On ne peut plus parler de manque d’approvisionnement en cette période, ni de pénurie de gaz. Même s’il reste encore des habitations qui continuent d’utiliser le bois de chauffage, par manque de moyens financiers, la quasi-totalité des foyers se chauffent au gaz naturel. Ce sont surtout les agriculteurs qui redoutent les conséquences de la poudreuse sur leurs fruitiers. En effet, beaucoup d’arbres fruitiers ont déjà fleuri. Des pommiers, des amandiers, des pruniers et même les cerisiers sont en fleurs depuis déjà quelques temps. L’accumulation de la neige sur leurs branches peut les briser. Le froid intense risque, s’il persiste, de compromettre également les récoltes. Par ailleurs, le poids de la neige a toujours été la cause de dégâts occasionnés aux arbres à feuilles persistantes. Les oliviers, surtout les jeunes plants mis en terre l’an dernier, ainsi que ceux qui viennent d’être greffés, en sont les premières victimes. Sur les routes, désertées par les voitures aux premières heures de la matinée, les villageois reprennent leurs bâtons de pèlerin pour se rendre à pied à l’ex-Michelet-ville et faire leurs emplettes. Mais ce sont, comme toujours, ceux qui voyagent loin qui sont pénalisés par les transports qui fonctionnent au ralenti même en milieu de journée. La crainte d’accidents ou d’être bloqués dehors poussent les chauffeurs, par prudence, à garder leurs véhicules au garage. Malgré quelques désagréments auxquels ils sont habitués, les montagnards ne changeraient l’ambiance de la poudreuse pour rien au monde. La neige, on la craint avant son arrivée. Mais une fois qu’elle est là on s’y adapte et on vit avec.
A.O.T.
