La commune d’Ath Mansour, située à l’extrême est de Bouira, connaît à l’instar des autres localités un « boom » urbain qui va crescendo. En effet, l’extension urbaine que connaît cette municipalité a induit la création de nouveaux pâtés de maisons dans tous les villages et bourgades qu’elle compte. L’urbanisation effrénée, encouragée notamment par l’aide à l’habitat rural, dont le Fonal, a provoqué dans son sillage la « rencontre » de plusieurs localités formant ainsi un seul centre urbain. De ce fait, les villages Passala, Ath Bouali, Tansaout et Taourirt constituent presque une seule agglomération, alors qu’il y a une décennie, il y avait des surfaces encore inhabitées entre ces trois localités. Dans le même contexte, il est à souligner cette expansion urbaine « exceptionnelle » constatée au quartier « Dallas », sis à la périphérie du chef-lieu d’Ath Mansour, où des centaines d’habitations individuelles ont vu le jour. À l’origine, les lieux étaient un vaste terrain d’oliveraie lequel a été vendu par ses propriétaires. Aujourd’hui, « Dallas » est devenu un petit village qui ne cesse d’ailleurs de s’étendre tous azimuts. Malheureusement, les commodités essentielles manquent à certains endroits comme le gaz de ville, l’eau potable, l’électricité, l’éclairage public, les trottoirs et le bitumage des ruelles. Il y existe néanmoins une école primaire où les enfants, à qui on a épargné les déplacements, y suivent leur cursus scolaire. Par ailleurs, avec toute cette urbanisation qui va au galop, il reste entre autres un point noir qui donne une vue plutôt désolante de cette localité. Il est constaté la disparition des anciennes maisons de style kabyle, construites à la pierre bleue et coiffées de tuiles romaine ou de terre battue. Ces maisons traditionnelles qui résistent malgré tout à tous les aléas de la nature sont démolies à tour de rôle pour abriter en place et lieu de nouvelles habitations. Jusque là tout est normal. Cependant, le problème est qu’il n’y a aucune architecture homogène qui se dégage des lieux. Chacun construit comme il veut ou comme il peut. Des étages de maisons sont laissés en éternels chantiers amochent les lieux. Les localités donnent une vue hideuse sans attrait ni aucun charme avec en sus une anarchie architecturale patente. «Jadis, les gens, même n’étant pas instruits, construisaient des maisons avec la même architecture. Cela donnait une vue cohérente et homogène des lieux. Aussi, les habitations étaient construites avec des matériaux naturels et beaux à voir. Aujourd’hui, chacun construit comme bon lui semble, et aucune architecture homogène ne s’en dégage», regrette un habitant de Taourirt.
Y. S.
