Le béton, ce sacré envahisseur en dépit de tout. Il a tout contre le moindre espace vert, le moindre lopin agricole, il est insatiable, il a l’appétit gros. La wilaya de Tizi-Ouzou le connaît si bien qu’elle est devenue, par addiction, pour ainsi dire, accro à cette matière hideuse. Depuis les années 90, au temps où l’Algérie était préoccupée par autre chose, autrement, plus sérieuse, certaines autorités locales se sont adonnées à leur sport favori : la prédation sans scrupules des terrains verdoyants au profit des gens bien lotis, avec la bénédiction des services compétents de l’Etat. Il y avait un premier cas, au niveau de la route nationale n° 12, plus bas que le commissariat central, un coin de verdure, puis une zone d’activité, puis de quoi lotir les avantagés de la région. Ensuite, les 600 logements, à la nouvelle-ville, tentative que les riverains avaient empêchée par leur mobilisation. Vint le tour d’un espace situé dans la rue Kerrad Rachid. Là encore, les citoyens avaient eu recours à la protestation qui avait porté provisoirement ses fruits. C’est ainsi que l’ont gère l’urbanisme dans la capitale de la Haute-Kabylie ; au point de le rendre insignifiant et de transformer la ville en un tout-venant de bâtis qui ne ressemblent à rien. Des procès intentés par qui de droit à l’encontre des indus promoteurs et qui s’étalent en longueur. Il n y a pas de quartier qui échappe à la règle, tous sont unanimes à trouver l’astuce viable. Les Tizi-Ouzéens ne bronchent pas devant les bénéficiaires, et ces derniers le savent, c’est pourquoi ils ont le vent en poupe. L’exagération de ceux qui préfèrent avoir un palais de toc sur la tête que de l’oxygène pour respirer. Il y a des lots, concédés à des privilégiés, où ils ne peuvent pas construire, et l’endroit est devenu une marre d’eau stagnante où règnent moustiques, et tout un tas d’autres insectes. Ces opérations sont récurrentes et gênent les riverains dans leurs déplacements. Mais qu’à cela ne tienne, il existe des lois. Il suffit de les appliquer, point à la ligne !
S. A. H.