Comment contenter 2 000 demandes avec 290 offres ?

Partager

L’aide à l’habitat rural a, depuis son lancement, en 2005, la cote dans les zones rurales, où le manque d’assiettes foncières freine le lancement d’autres formules de logements (sociaux, LPA, RHP…)

Néanmoins, l’opération de la répartition des aides s’avère, souvent, être un véritable casse-tête pour les responsables des APC, qui doivent user de tout leur savoir-faire pour apaiser les ardeurs des postulants, en raison du nombre souvent dérisoire des aides destinées aux communes comparées aux besoins exprimés par la population. Face à une demande de plus en plus croissante, les élus doivent souvent faire avec des quotas insignifiants. Ce problème se pose avec plus d’acuité dans des communes comme Timizart où le FONAL réussit bien, vu le relief montagneux et les spécificités socio-économiques de la région. Ainsi, la distribution de des quotas s’avère fort problématique en raison d’un nombre de postulants largement supérieur au nombre des aides disponibles. En effet, alors que les dossiers des demandeurs s’accumulent par milliers au niveau de l’APC, les aides, elles, sont accordées à la pipete. Dans le détail, ce sont 290 aides qui ont accordées pour plus de 2 000 demandes. Une situation qui pénalise énormément les demandeurs et met dans l’embarras les services communaux, sachant que le risque de provoquer un mécontentement généralisé parmi les citoyens est grand lorsque l’on procède à la distribution des aides au compte-goutte. A rappeler que l’octroi de quotas supplémentaires par la direction du logement de la wilaya est assujetti à la répartition préalable des aides allouées, aussi maigres soient-elles, dans les meilleurs délais. Pour résoudre dans la durée cet épineux problème, les responsables de l’APC ont opté pour la concertation directe avec les citoyens afin de trouver, ensemble, une solution consensuelle qui arrangerait toutes les parties. L’exécutif a, donc, décidé de faire appel aux commissions des villages pour résoudre la problématique des aides à l’habitat rural qui semble, enfin, trouver un début de solution avec l’adhésion de toutes les parties concernées.

Opter pour la transparence

L’affichage au niveau de la mairie et des villages des listes nominatives des demandeurs et leur classification suivant les dates de dépôt de leurs dossiers dénote, de l’avis des citoyens, de la transparence des élus locaux. Tout le monde s’enquerra, ainsi, de son rang sur la liste d’attente et des noms de ceux qui le devancent ou suivent. Si le système du tirage au sort a été proposé, au départ, comme solution par certains postulants, celui-ci n’a pas réussi à convaincre la majorité des demandeurs, considérant que cette procédure est «injuste» envers les postulants ayant déposé leurs dossiers en premier, d’où la décision de privilégier les demandes les plus anciennes et celles des cas sociaux. Le vice-président de l’APC, M. Amar Ihadjadène, explique à ce propos: «Dans un premier lieu, l’urgence était d’assainir la situation et de mettre à jour les dossiers, plusieurs d’entre eux ayant été incomplets ou inéligibles. Donc, on a procédé à l’opération du complètement des dossiers. La vérification préliminaire se poursuit au niveau du service social. On a invité l’ensemble des demandeurs à s’enquérir de l’état d’avancement de leurs demandes. Une journée portes ouvertes a été d’ailleurs organisée le 1er février, au niveau de la bibliothèque communale, en présence des représentants de la CNL, de la subdivision du logement, de l’urbanisme&hellip,; pour sensibiliser et orienter les postulants, mais aussi et surtout pour échanger avec eux et connaître leurs avis et ce qu’ils préconisent comme solution». «La première étape étant terminée, poursuit le même interlocuteur, l’on a procédé à la distribution de 240 aides, dont 170 du programme 2016. L’opération s’est déroulée dans la transparence la plus totale. On a reparti les aides sur les localités selon le pourcentage des demandes exprimées et on a fait appel aux comités de villages qui se sont impliqués directement dans l’opération. Dans certains patelins, nous sommes allés à la rencontre des demandeurs et nous leur avons laissé le choix du système de répartition des quotas. Certains ont opté pour l’ancienneté des dossiers, d’autres pour les cas sociaux ou pour les deux à la fois». Cette nouvelle démarche entreprise par l’exécutif dans la confection des listes des bénéficiaires semble, pour le moment, convenir tant aux demandeurs qu’aux responsables locaux. Toutefois, et vu la demande importante exprimée par les citoyens de la commune en termes d’habitat, l’exécutif compte surtout investir dans les autres formules de logements : «En plus de l’habitat rural, l’APC investit également dans les autres segments du logement que l’État propose, comme le LPA, LSP et le LPL. Nous avons mis à la disposition de l’OPGI des assiettes foncières pour la réalisation de 100 logements au Pos n°3 d’Ahrik Ouattar et 100 logements au Pos n° 7 d’Azrou à Abizar, en plus des 100 logements en voie d’achèvement à Ahrik Ouatta. Mais il faut souligner qu’en raison du relief escarpé, la particularité de la propriété et les conditions socio- économiques de notre commune, le segment de l’habitat rural reste le plus prisé. Pour cela, avons sollicité les services du logement de la wilaya pour nous octroyer des quotas complémentaires, afin de faire face à la forte demande qui avoisine les 2 000 dossiers», a encore fait savoir M. Ihadjadene. Selon ce dernier, l’APC compte faire participer le citoyen dans toutes les actions à entreprendre, via les comités de villages et autres associations.

Ahmed Oulagha

Partager