La dernière délibération de l’APC de Béjaïa portant octroi de subventions aux associations locales, continue de faire des vagues.
Devant le mécontentement affiché de quelques associations, l’exécutif communal se garde jusqu’à maintenant de faire le moindre commentaire. Entre temps, la section locale du FFS a rendu publique une déclaration où elle prend la défense de l’exécutif communal, provoquant du coup la colère des élus de l’opposition et de la coordination des associations pour les patrimoines. «Cette section vient d’entrer par effraction dans un débat auquel elle n’a été ni interpellée ni conviée, puisqu’il concerne une assemblée d’élus et une révolte citoyenne pacifique», écrit la coordination des associations pour les patrimoines dans une déclaration remise à notre rédaction, estimant que cette sortie renforce les doutes sur le huis clos et les orientations sur les subventions, ainsi que la rumeur qui dit que le président de l’APC ne dirige pas. Pour les rédacteurs de la déclaration, la section FFS, en se substituant à l’APC, «s’est transformée en police politique, en s’attaquant à sept associations (…) qualifiées de groupuscule, sans égards ni respect aux luttes citoyennes.» La coordination des associations pour les patrimoines estime que la section FFS «en jouant au tuteur immature et en se substituant à ces élus (de la majorité relative et non absolue) confirme l’âge politiquement mineur de sa liste pour la gestion de la capitale des lumières». De leur côté, les élus indépendants ‘Ensemble Pour Bougie’ disent prendre «acte des insultes colportées par la section FFS de Béjaïa à l’encontre des électeurs qui nous ont élu démocratiquement à l’assemblée populaire communale de Béjaïa», en promettant de tout faire pour réhabiliter l’acte politique. «En versant dans les qualificatifs insultants et diminutifs, la section FFS de Béjaïa nous rappelle les années de plomb du parti unique qui qualifiait toute contestation démocratique ou sociale d’agitation de groupuscule. Nous vous disons alors vive les groupuscules qui ont changé le cours de l’histoire, car faire sortir ladite section-FFS de son hibernation est un mérite à inscrire à juste titre à notre ‘groupuscule’», écrivent ces élus dans une déclaration publiée hier, soulignant leur volonté de provoquer «la rupture avec les gestions précédentes». «Nous sommes conscients que notre engagement à imposer le changement dérange ceux qui prônent la continuité dans la gestion approximative et hasardeuse. C’est pour toutes ces raisons que nous avons prêté serment devant la population afin de réhabiliter la pratique politique, d’une part, et de jouer notre rôle d’élus comme il se doit en informant la société de toutes les affaires touchant à la gestion de notre commune, d’autre part», soutiennent-ils, ironisant sur les engagements électoraux des candidats FFS lors de la dernière campagne électorale. «Quant à la gestion saine et transparente promise par le FFS, on se demande vraiment où elle se situe quand on vote le huis clos pour délibérer sur les subventions des associations contrairement à la loi en vigueur (art 26 et 11 du code communal). Où se situe cette gestion saine et transparente en refusant un audit de gestion, notamment les audits sur le foncier, les finances, le parc à matériel, le parc roulant et le comité des fêtes». «N’est-ce pas une fuite en avant en se cachant derrière les slogans et les concepts de la gestion participative ?», s’interrogent-ils. «Les derniers scandales du foncier nous enseignent, on ne peut mieux, qui sont les élus impliqués dans la dilapidation des deniers publics», estiment-ils enfin.
Dalil S.