L’administration rectorale de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa est de nouveau sous le feu de la critique d’une partie du corps enseignant.
Cette fois-ci, ce sont les enseignants de rang magistral qui sont montés au créneau, pour faire part «des graves anomalies» concernant l’invitation qu’ils ont reçue au conseil d’administration (CA) de l’université de Béjaïa, prévu le 13 mai. Dans un courrier adressé par le représentant de ces enseignants au CA, en l’occurrence Bouhmila Fatah, au ministre de l’Enseignement supérieur, il a été demandé le report de la tenue de ce conseil d’administration. Ces enseignants justifient leur requête par de «graves anomalies» qu’ils auraient constatées dans la démarche de l’administration rectorale pour l’organisation de ce CA. La première «irrégularité» soulevée est liée au non respect du délai réglementaire pour inviter les enseignants à ce CA et la non divulgation de l’ordre du jour que Bouhmila Fatah assimile, dans sa lettre au ministre Tahar Hadjar, à une «rétention d’information méprisante». «(…) même si l’invitation porte la date du 29 avril 2018 pour être tout juste dans les délais réglementaires, il n’en est pas moins que la plupart des membres élus ne l’ont reçue que le dimanche 06 mai 2018, ce qui est devenu une habitude de l’administration rectorale. Quant à l’ordre du jour qui comporte trois points, l’administration rectorale fait encore une fois de la rétention d’information à la limite méprisante envers les membres dudit conseil depuis son renouvellement en 2017», lit-on dans ce courrier. En outre, Bouhmila Fatah, membre élu au CA et représentant des enseignants de rang magistral de la faculté des sciences exactes, affirme «remettre en cause, dans la forme et dans le détail, cette session». Par une série de questionnements, il reproche à l’administration rectorale son «peu de professionnalisme» dans la préparation de ce CA, qui concerne pourtant une université de grande envergure. «Une institution de l’État dont le budget annuel avoisine les 5 milliards de dinars peut-il se résumer en quelques lignes et un tableau de deux pages ‘’illisibles’’ ? Peut-on discuter de la pédagogie et de la recherche d’une université de plus de 44 000 étudiants sans aucun document ? Peut-on nommer 4 feuilles volantes comme document ? Peut-on parler de projet d’établissement universitaire sans aucun document sur les propositions (ou rejet) faites par les comités scientifiques des départements ? Y a-t-il urgence à introduire ce point après seulement deux mois de la signature de l’arrêté d’installation de la commission SWOT et deux semaines de sa réception par les organes de la faculté que je représente ?», s’est-il interrogé. Par ailleurs, le signataire de la lettre adressée au ministre Hadjar déplore l’absence de documents d’information concernant ce CA sur le site web de l’université de Béjaïa. «Sachant qu’en mai 2016, le recteur a renvoyé au site internet de l’université ceux qui se sont plaints de sa rétention d’information, je tiens à signaler que le site est actuellement vide en termes de documents liés a cette session et le recteur ne peut plus user de cet argument pour justifier la non réception des documents nécessaires», a-t-il souligné. Dans un autre chapitre, Bouhmila Fatah demande au nom de ses pairs des explications sur la décision prise par l’administration rectorale de retirer la gestion des deux cafétérias existantes à l’intérieur du campus universitaire à la commission des œuvres sociales. « (…) Concernant la ’’location des deux cafétérias’’, sur quelle base l’administration rectorale a-t-elle retiré la gestion à la commission des œuvres sociales et dans quel cadre les deux ‘’privés’’ activent au sein de l’université depuis août 2017 ? Pourquoi aucun document n’est joint concernant ce point ?», s’est-il encore demandé.
Boualem S.

