Jamais l’aide à l’habitat rural n’a suscité autant de déception et de mécontentement chez les demandeurs de cette formule que cette année, en raison de la diminution drastique des quotas octroyés pour la wilaya de Bouira. Alors que la demande explose, les aides, en parallèle, sont distillées au compte-gouttes, ce qui met dans l’expectative les postulants. Dans la commune de Saharidj, située dans la daïra de M’Chedallah, la désillusion est palpable chez les habitants, notamment les mal-logés d’entre eux qui attendent depuis longtemps que leur situation s’améliore. En louant chez de tierces personnes ou en habitant chez les parents dans l’exiguïté et la promiscuité, ces personnes vivent dans de mauvaises conditions. Pour eux, bénéficier de l’aide au Fonal leur permettrait de posséder un chez-soi. La municipalité de Saharidj a bénéficié dernièrement de 95 unités dans le cadre de l’aide à l’habitat rural. Un quota jugé « insuffisant » à l’APC comme par les citoyens. Les demandeurs, notamment les nouveaux inscrits sur la liste des postulants au Fonal, sont désappointés et dépités car ils devraient attendre que l’Etat lâche du lest pour renforcer cette aide en quotas supplémentaires. Ceci d’autant que le cours de l’or noir commence à remonter progressivement. «Franchement, avec 95 aides seulement pour l’habitat rural et pour toute la commune de Saharidj, il n’y a pas de quoi pavoiser. C’est carrément insuffisant. Il y a beaucoup de familles qui vont devoir attendre encore, peut-être même durant des années pour pouvoir bénéficier d’un toit décent. En plus, il y a ce problème des matériaux de construction qui renchérissent au fil des ans, ce qui complique davantage les choses aux habitants. L’enveloppe financière allouée pour chaque unité à construire est de 700 000 DA. Cette somme est dérisoire car, comme je l’ai dit précédemment, il y a les prix des matériaux de construction qui augmentent, les prix du mètre carré de terrain à construire, et la main-d’œuvre qui est aussi chère. Résultat des courses: l’aide devient insuffisante et en plus rare», tempête l’un des demandeurs du Fonal. Ces derniers dépassent les 300 personnes dont les demandes croupissent encore au fond des terroirs de l’APC.
Y. S.