Par S. Ait Hamouda
La vengeance est un plat qui se mange froid, dit-on. Tu ne me donnes pas le gaz, je te ferme le robinet d’eau. Cependant dans l’histoire, il s’agit de quatorze villages qui n’ont plus d’eau. En effet, ce hameau qui n’a toujours pas bénéficié du branchement au gaz de ville, après plusieurs protestations auprès de qui de droit, a fini par en arriver, de guerre lasse, à l’ultime opération. Couper l’eau à ceux qui n’avaient rien à voir avec le gaz. Ce qui revient à dire «si tu ne branches pas le gaz, je coupe l’eau aux autres douars». Cela s’appelle une vengeance contre des innocents qui ne sont responsables, ni de près, ni de loin, de la connexion à l’énergie domestique. Comment lorsqu’on proteste contre une structure, on s’attaque au maillon le plus faible, le concitoyen et pas au premier responsable. C’est plus facile, certainement ! Dès lors que l’on ne trouve pas de solutions qui satisfassent tout le monde, on se remet à improviser des difficultés pour les autres. On coupe les routes, on ferme l’administration et là on coupe l’eau. Il faut dire que l’astuce peut payer, surtout en plein mois de Ramadhan. Ils assèchent le gosier de leurs semblables, croyant faire pression sur ceux qui sont chargés de la fourniture de gaz. C’est incroyable ! L’on se comporte comme des demeurés ! Ne sachant à qui s’adresser dans les moments de détresse, donc ils réparent, du moins c’est ce qu’ils croient, en se vengeant sur autrui. Un peu de discipline ne ferait pourtant de mal à personne. Et il en faut pour ramener à la raison ces gens. Il en va pour la victime comme pour l’agresseur de mener à terme leurs illusions et leurs mirages, juste là où il faut, pour qu’on prenne notre pseudo sérénité pour une vraie douceur, comme le savoir vivre à plein gaz. Surtout quand on manque de quelque chose d’essentiel.
S. A. H.
