Les agriculteurs pénalisés par le mauvais temps

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à Larbâa Nath Irathen, et sûrement ailleurs aussi, tous les petits cultivateurs de pauvres lopins de terre de cultures de montagne s’accordent à dire que la saison est mauvaise, au grand dam des amateurs des produits de terroir. En effet, l’abondance des pluies de cette année, a causé d’énormes dégâts sur les différentes récoltes, avant même que ces dernières, qu’elles soient en fruits ou en légumes, arrivent à maturité. Depuis plusieurs mois, vents, averses torrentielles et grêles, grands ennemis de la floraison des arbres et des plantes, se sont interminablement succédé ravageant tout sur leur passage. Les agriculteurs perplexes, voient, impuissants, tous leurs sacrifices réduits à néant. Au début, ces agriculteurs jubilaient, optimistes et réjouis de voir l’ondée arriver. Mais, le mauvais temps s’installant dans la durée, a vite fait d’effacer les sourires. Comme redouté, la plupart des vergers et des champs sont sérieusement touchés. Des potagers peinent à voir les plants germer, et quand ils percent, ils sont empêchés par l’eau, le vent et la grêle, d’arriver à maturité. Les arbres en période de floraison, voient leurs fleurs voler aux quatres vents et le reste est lapidé par la grêle. Un quadragénaire d’Aït Frah, possédant quelques arbres fruitiers, nous dira «cette année, pas la peine de se frotter les mains. La saison est fichue. Nos vergers dépendent totalement des conditions climatiques. Le déchainement des éléments, cette année, a tout perturbé». Et d’ajouter, «les violentes pluies hivernales entretiennent une forte humidité atmosphérique, souvent dommageable aux arbres. Elles créent un milieu favorable au développement des maladies et peuvent provoquer une asphyxie des racines. De plus, une trop grande humidité est défavorable aux récoltes de conservation difficile. Ce que nous redoutions le plus, avec ces fortes averses, sont les maladies, comme la moniliose et l’entomosporiose, qui touchent les fruits à pépins : figuier, poirier, pommier, ou les fruits à noyaux : abricotier, cerisier, brugnonier, prunier… Et nous constatons d’ores est déjà des signes de ses maladies apparaissant sur nos arbres, visibles sur les feuilles et les branches. Et si le temps ne s’améliore pas, nous allons connaitre un autre sérieux problème, celui de la fenaison. En effet, faucher l’herbe par les conditions climatiques que nous traversons ne permettra jamais le séchage indispensable du fourrage qui serait ainsi condamné à la moisissure, attendre, verra aussi se perdre toutes les qualités nutritives de cette herbe. Quant aux répercussions sur les prix des fruits, légumes et fourrage, je vous laisse le soin de le dire à ma place», ironise ce dernier.

Youcef Ziad

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