Le moudjahid Ali Goucem a été inhumé, avant-hier, dans son village Imazgharène, en présence d’une foule nombreuse. A rappeler que le défunt a rendu l’âme dimanche dernier à l’âge de 83 ans, au CHU Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou, après une longue maladie. Le cimetière de son village fut trop exigu pour contenir les centaines de citoyens qui l’ont accompagné à sa dernière demeure. Son cercueil fut enveloppé du drapeau national. Pratiquement tous les anciens moudjahidine étaient présents. Il y avait, entre autres, M. Si Ouali Aït Ahmed, M. Mohamed Zahzouh, M. Rabah Bendif, M. Iabadène Ali, président de l’ONM locale de Draâ El-Mizan et les autorités locales des communes avoisinantes. Tour à tour, certains d’entre eux ont pris la parole pour revenir sur les qualités d’organisation et humaines de feu Ali Goucem, communément connu sous le nom d’Ali Amazghar. De son côté, l’ex-lieutenant de l’ALN, M. Mohamed Zahzouh, est revenu longuement sur le parcours du défunt : «Il était encore trop jeune quand il fréquenta le premier noyau de nationalistes dans sa région. On disait de lui qu’il était un bon gestionnaire des fonds du FLN dans son groupe. Aâmi était un fin organisateur. Ce n’est pas en un peu de temps qu’on pourra parler de Aâmi Ali Allah, que Dieu Lui accorde Sa miséricorde, tant il a servi son pays, non seulement, durant la guerre de libération nationale, mais aussi après l’indépendance. Il était modeste et sincère», témoinge-t-il. Né en 1935 à Frikat, relevant à l’époque de l’ex-commune mixte de Draâ El-Mizan, le regretté avait été incorporé dans les rangs du mouvement national alors qu’il était très jeune. Avec le déclenchement de la guerre de libération nationale, il s’occupa de la trésorerie au sein du groupe dans son village. Il s’engagea aussi dans les rangs de l’ALN. Au lendemain de l’indépendance, il fut économe au CEG de Draâ El-Mizan (l’actuel CEM Krim Rabah). En 1968, il occupa le poste de maire de Draâ El-Mizan. A chaque fois qu’il fut appelé à s’occuper d’une responsabilité, il acceptait, en dépit de la mission qu’on lui confiait. Il était un homme de terrain. Il fut nommé au poste de directeur de l’école primaire Frères Khélifi, ex-Les Pins, qu’il occupa jusqu’à sa retraite. Feu Ali Goucem était une bibliothèque vivante parce qu’il intervenait à chaque occasion, notamment durant la célébration des fêtes nationales, avec ses témoignages lucides et clairs. C’est un moudjahid exceptionnel qui s’en est allé, emportant avec lui toute une histoire.
Amar Ouramdane