Le directeur du tourisme de la wilaya, M. Rachid Ghedouchi, dresse un état des lieux du secteur dans la wilaya.
La Dépêche de Kabylie : On est aux portes de la saison estivale, peut-on faire le point sur les préparatifs ?
Rachid Ghedouchi : Les préparatifs sont achevés, tout est fin prêt ! On attend juste le coup d’envoi qui se fera ce 25 Juin (ndlr entretien réalisé le week-end dernier), coïncidant avec la journée internationale du tourisme, à partir de Caroubier, à Azeffoun. Il faut savoir que le nombre de plages autorisées à la baignade, cette année, reste le même que celui de l’année dernière, à savoir huit : quatre à Tigzirt et quatre autres à Azeffoun, sur un total de 18 que compte la wilaya. Huit autres, attendent leur aménagement. Des besoins ont été exprimés par les APC côtières qui n’ont pas les moyens de couvrir les frais de la saison estivale. Ces besoins sont de l’ordre de 68 millions de dinars, que le ministère de l’Intérieur a promis de dégager. L’argent sera consacré à l’aménagement des parkings, réhabilitation des postes de gendarmerie, de la protection civile et de la sureté. L’alimentation en AEP a aussi été étudiée. Pour la sécurité des plages, huit postes de protection civile et 144 agents sont prévus, ainsi que trois postes de gendarmerie pour 82 agents, et trois autres pour la sûreté avec 24 agents. Concernant l’entretien des plages, tout un dispositif de matériel et moyens est prévu. Au petit paradis, le problème des eaux usées ne se posera pas cette année.
Qu’en est-il des infrastructures ?
Nous disposons, pour cette année, de plus de 7 500 lits, répartis à travers 32 hôtels, deux terrains de campings, un camp de toile, 7 auberges de jeunes, cinq centres de vacances et de loisirs, 19 bungalows, et l’hébergement chez des habitants (appartements et studios) pour lesquels sont délivrées 460 autorisations d’exploitation pour la saison estivale. Au niveau de Tigzirt, un recensement a révélé la disponibilité de 400 appartements. Un total donc de 7500 lits disponibles. Cela reste malgré tout insuffisant. Pour la prise en charge des enfants de Sud au niveau des camps de toile, cinq centres de vacances et trois auberges de jeunes du littoral seront réservés à cet effet.
Qu’y a-t-il de nouveau cette année en termes de dispositif ?
Il y a déjà la création du poste d’administrateur de plage. Ce dernier aura à faire la coordination entre les différentes parties concernées par la gestion des plages. On a prévu des sorties d’inspection en brigades mixtes. Cette année, on a suspendu la concession des solariums, pour ne garder que celle des équipements comme les parkings, les sanitaires, les plateformes de commerces et les endroits pour l’installation des parasols, tables et chaises. Les APC ont lancé des adjudications en lot unique. On aura donc affaire à une seule personne, pour l’ensemble des équipements. On a aussi un concours de sélection de la meilleure plage, à l’échelle des 14 wilayas côtières. 52 plages participent, et nous participons avec Le Petit Paradis qui a toutes ses chances. Pour l’animation, les directions de la jeunesse, du tourisme et de la culture ont chacune un programme. 19 fêtes sont prévues à travers la wilaya pour cette occasion. La DAS prendra en charge 300 enfants issus de familles démunies du Sud. La direction de l’emploi a crée 80 postes dans le cadre du CFI pour l’entretien des plages, 10 pour chaque plage, une fois par semaine. Les postes sont disponibles et attendent preneurs.
Vous avez évoqué plus haut, les structures touristiques dela wilaya. On sait que les plus importants hôtels sont en rénovation. Où en est l’opération après une année de son lancement ?
Nous portons un grand intérêt à cette opération. Une commission ministérielle s’est déplacée sur les lieux pour faire le point le mois de mai dernier. S’en est suivie l’APW. Pour les hôtels qui dépendent de l’ETK, l’avancement des travaux au niveau du Bracelet d’argent de Béni Yenni était ce jour-là de 30%. Aujourd’hui, il est à 50%. Il reste l’étanchéité, les revêtements extérieurs et les aménagements. On a instruit l’entreprise de renforcer l’effectif et de faire un relais de deux fois 8 heures, ainsi que pour Lalla Khedidja et le Belloua, où le taux d’avancement est aussi de 50%, comme c’est la même entreprise Turque. Le PDG de l’ETK s’est engagé à livrer les trois hôtels, sans équipements, au 1er Novembre 2018. Je les ai prévenus que le 1er Novembre, c’est demain, mais cela semble possible et ils se sont quand même engagés. Pour les hôtels qui dépendent de l’EGT Centre, Tamgout, Amraoua et El Arz, on a toujours un problème à Amraoua avec l’entreprise qu’on a résiliée. Actuellement, on a opté pour l’attribution du marché à l’entreprise italienne qui réalise Tamgout. Le problème est que le contrat résilié a engendré des payements, vu que l’entreprise avait entamé les travaux, et c’est une entreprise étrangère. L’entreprise italienne résiliée a opté dans un premier temps pour la sous-traitance, mais elle n’a pas respecté le cahier des charges. Pour Tamgout, les travaux avancent car l’effectif est renforcé et l’état d’avancement est de 60%. La réception est prévue pour octobre 2018. A El Arz de Tala Guilef, l’entreprise a démarré et l’avancement est à 10%. Ils travailleront en équipes de trois fois huit. L’entreprise a 18 mois et elle est dans les délais. Les travaux ont commencé le 10 décembre 2017, d’ici juin 2019 on réceptionnera le projet. Le restaurant d’altitude et annexes seront livrés avant la fin de l’année en cours, nous a promis l’entreprise.
Qu’en est-il du classement des ces hôtels ?
Ce qui est en train de se faire est très important. Mais c’est à la commission nationale de décider. Lalla Khedidja a déjà ses trois étoiles, on peut facilement maintenir ce classement. Pour être un quatre étoiles, il faut que ses équipements soient luxueux et il ne sera plus à la portée de tout le monde.
Avez-vous mis les moyens nécessaires pour propulser ces hôtels au rang des 4 étoiles par exemple ?
Amraoua est indiscutablement un quatre étoiles, Lalla Khedidja trois, Belloua trois, le Bracelet d’argent deux et Tala Guilef peut être aussi un trois étoiles !
La wilaya aura besoin d’une structure aux normes internationales pour accompagner le stade de 50 000 places. Ces hôtels peuvent-ils jouer
ce rôle après rénovation ?
Pour ça, on a prévu un hôtel 4 étoiles qui sera construit par une entreprise étrangère, groupe Marionte. On a reçu les responsables avec M. le wali et on a donné un avis favorable, 400 chambres. Il ne reste qu’à finaliser le dossier du côté juridique. L’hôtel sera implanté à côté du stade, sur une superficie de 41 000 m²,; il sera le même que celui qui a été construit à Dubaï. On fournit le terrain et eux construiront et géreront. Il y aura aussi un grand centre commercial qui regroupera des grandes marques.
Entretien réalisé par Kamela Haddoum.

