Zerouati ordonne la fermeture du CET de Sidi Boudrahem

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Après avoir écouté attentivement les préoccupations et doléances des citoyens de la commune d’Oued Ghir qui ont fait part «des nuisances» que générait le CET de Sidi Boudrahem, la ministre de l'Environnement, Fatma-Zohra Zerouati, a pris de court tout le monde, en décidant de fermer «définitivement» ledit CET.

C’était avant-hier, à la faveur de sa visite de travail dans la wilaya de Béjaïa. «Le CET de Sidi Boudrahem, après vérification et constatation, ne répond à aucune norme, d’où l’impératif de sa fermeture définitive à partir d’aujourd’hui (ndlr, avant-hier). Il n’y aura plus de CET à Oued-Ghir ! Parallèlement, nous nous emploieront à explorer et à trouver d’autres solutions de substitution», a-t-elle dit, appelant les collectivités locales à privilégier «la valorisation des déchets pour créer de la richesse». L’ouverture du CET de Sidi Boudrahem en 2016, avait-on jugé à l’époque, avait été faite dans la «précipitation», sans tenir compte des normes environnementales. Preuve en est, quelques jours après son ouverture, un liquide hautement toxique (le lixiviat) dégoulinait des lieux et se déversait dans la nature, menaçant sérieusement la santé des habitants. Dans les villages limitrophes de ce centre d’enfouissement technique, odeurs fétides et rejets toxiques pourrissaient la vie de centaines de familles. Craignant pour leur santé, les habitants de plusieurs villages de Oued Ghir, notamment ceux de Helil, avaient, alors, réclamé la fermeture pure et simple de ce CET. Étant contre son exploitation, ces derniers avait plaidé, jeudi dernier, pour sa fermeture auprès de la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, qui a, finalement, «partagé» leur crainte, en décidant de la «fermeture définitive» du site. Et pourtant, tout le matériel nécessaire, dont une station de traitement de lixiviat, a été acquis dernièrement et mis en place par les responsables locaux du secteur. Cependant, la décharge de Boulimat, implantée à une dizaine de kilomètres à l’Ouest de la commune de Béjaïa, sera réhabilitée dans les tout prochains jours. C’est ce qu’a révélé Zerouati. Pour ce faire, la première responsable du secteur de l’environnement a révélé qu’«une enveloppe financière de l’ordre de 80 milliards de centimes sera mobilisée pour la réhabilitation de la décharge de Boulimat». Cette opération, a-t-elle expliqué, s’inscrit dans le cadre «de la stratégie du secteur visant à réhabiliter toutes les décharges publiques». Bonne nouvelle donc pour celles et ceux qui se rendent en été aux plages paradisiaques de la côte Ouest de Béjaïa. Une réhabilitation, dit-on, qui se limiterait à la construction d’une clôture sans pour autant recourir à sa fermeture, du moins à court terme. La décharge de Boulimat est considérée, par d’aucuns, dont la première responsable du secteur, comme une plaie béante du visage, car elle se trouve sur l’un des plus beaux sites surplombant la côte Ouest de Béjaïa. Il est à rappeler que la fermeture de cette décharge avait été annoncée maintes fois (entre 2013 à 2016), mais ajournée à chaque fois faute de la mise en exploitation du CET de Sidi Boudrahem. Aujourd’hui, la population locale s’interroge sur la destination des dizaines de tonnes de déchets générés quotidiennement par les ménages et autres pollueurs substantiels de la ville de Béjaïa. La question reste posée, d’autant que la ministre n’a fourni aucun élément de réponse lors de sa visite, avant-hier. En se rendant, dès son arrivée à la wilaya, au niveau du PNG, Zerouati a instruit le directeur du site d’«élaborer un programme de visites du musée des écosystèmes biologiques de synthèse au Parc national de Gouraya, au profit des enfants des colonies de vacances qui se trouvent actuellement au niveau des camps de vacance, à Béjaïa». D’ailleurs, une convention de partenariat a été signée entre les directions de l’environnement, de l’éducation et du Parc national de Gouraya au niveau du musée du lac de Mezaïa. Une convention dont le but est la collaboration des différentes parties pour la préservation et la protection de l’environnement, avec des actions concrètes. En se rendant au musée de Bordj Moussa pour visiter une exposition organisée par des associations activant dans la wilaya, la ministre de l’Environnement n’a pas caché son satisfecit quant au travail fourni dans le cadre de la protection de l’environnement par les associations Assirem, Les amis de Gouraya, Nemla, ARDH et Gehimab. Cette dernière a, d’ailleurs,organisé une exposition sous le thème «Sur la route de l’eau de Toudja», qui a émerveillé l’hôte de Béjaïa. Par ailleurs, la ministre de l’Environnement a eu à visiter l’EPE Béjaïa (ex-jute) où la direction lui a fourni des explications sur son projet portant sur la production de sacs à pain en fibres naturelles. Un projet, lui a-t-on expliqué, visant à «éradiquer le sac en plastique». La ministre a eu également à mettre en service le gaz naturel à Béni Mansour, dans la commune de Boudjellil, au profit de 1 000 foyers et a visité deux entreprises privées, l’une spécialisées dans la valorisation des déchets en plastique et l’autre dans la fabrication du carton ondulé.

Dalil S.

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