Tiferdoud à bras ouverts

Partager

Le Festival Raconte-Arts, dans sa 15e édition, sera lancé aujourd’hui et durera jusqu’au 26 juillet prochain, à Tiferdoud, commune d’Ath Bouyoucef, à 70 km au Sud-est de Tizi-Ouzou.

Tiferdoud, pour ceux qui l’ignorent encore, n’est autre que le village le plus propre de la wilaya de Tizi-Ouzou 2017, une distinction obtenue à l’occasion de la 5e édition du Concours Aissat Rabah. Ce Festival itinérant de la musique et des arts organisé par la Ligue des arts cinématographiques et dramatiques de Tizi-Ouzou, égayera cette année, par ses sonorités, ses couleurs et ses activités artistiques le village de Tiferdoud, le plus haut de Kabylie, qui culmine à 1 197 mètres d’altitude. «Un choix qui s’est imposé à nous par l’engouement et l’enthousiasme du comité de ce village pour accueillir le festival cette année, après avoir fait la demande, il y a trois ans déjà», a confié Hacène Metref, directeur du festival. Mis sous le slogan «Tizi n Laryah», cette 15e édition sera la destinée de plus de 420 artistes, dont une centaine d’étrangers de différentes disciplines artistiques. À ce propos, a précisé la même source, la commission d’organisation du festival a «reçu et examiné plus de 1 000 dossiers de projets, mais n’a accepté que 420, dont 100 étrangers, faute de moyens conséquents pour accueillir tout le monde». Les artistes nationaux participant à cette édition «viennent des quatre coins du pays et représentent différentes disciplines, tandis que les étrangers viendront de cinq pays, à savoir la France, l’Italie, l’Espagne, la Russie et deux artistes du Congo, dont Jorus Mabiala, directeur du Festival «La nuit du continent», a fait savoir M. Metref. Pour cette édition, un riche programme a été concocté incluant de la musique, du théâtre, de la peinture, du conte, de la poésie et pour la toute première fois, un atelier cirque destiné aux enfants. Une manière de toucher tout le monde. Plusieurs conférences et tables rondes sur différents sujets, en relation avec la vie en société et l’actualité, sont également prévues tout au long de l’édition. Une conférence sera consacrée aux «modes de structurations traditionnelles dans la société algérienne» avec des intervenants qui esquisseront les parallèles entre ces différentes formes d’organisation, dont la Siga, dans l’Ouest du pays, la Azaba, dans la région de Ghardaïa, et Thajmaath, en Kabylie. L’écriture n’est pas oubliée, puisqu’un coin (un auteur, un livre) est mis en place pour accueillir 22 auteurs, dont Amine Zaoui, Daho Djerbal, Karim Younes, Arezki Metref, Ikram Kebir et Leila Aslaoui. Côté logistique et organisation, «l’essentiel de l’organisation sur le terrain, à savoir le transport, la restauration et l’hébergement, est pris en charge par le village de Tiferdoud, avec lequel nous collaborons étroitement», a affirmé le responsable du festival. Sur ce plan, et à partir de cette édition, a-t-il indiqué, «nous allons instaurer une nouveauté dans les mœurs du festival en dédiant une journée au village hôte pour se faire connaître auprès de l’ensemble des conviés qui deviendront ses spectateurs d’une journée». Cette année, c’est le 22 juillet, soit la 4ème journée du festival, qui sera intitulée «Tiferdoud en action». À rappeler que la première édition du Festival Raconte-Arts a eu lieu à Ath Yenni en 2004, et la 14e, l’année dernière (2017), au village d’Ath Ouabane.

Le programme du Festival de A à Z

Après l’ouverture officielle qui interviendra aujourd’hui à partir de 18 heures, Denis Martinez, artiste peintre, interviendra par un point inaugural, intitulé «Iqarmouden» ou une histoire de tuiles (Intervention graphique sur 35 vieilles tuiles du village qui seront installées sur l’un des murs de l’ancienne Tajemaât du village. Vers 22 heures, il est prévu la projection en plein air du film «Carnaval fi dechra» de Mohamed Oukassi. Pour la journée de demain, vendredi, il est question d’une ballade matinale contée «Les chemins de la résistance», une randonnée qui s’ébranlera à partir de la maison de Fadhma N’Soumer à Ouerdja et se poursuivra jusqu’à Tichkirt, lieu de la bataille victorieuse contre les troupes du maréchal Randon. Vers 10 heures, ce sera une table ronde sur «la femme, un combat éternel pour l’amour de la liberté», animée par Samira Bendris avec la participation de Farida Safiddine et Lazhari Labter au foyer de jeunes Kamel Amzal. À 21 heures, place au cinéma «Briska» un film tunisien de Nadia Rais. Il s’en suivra un autre film de Yasmine Chouikh intitulé «Jusqu’à la fin des temps». Pour clôturer la journée, de la musique et du chant sont au menu. Pour la journée du 21 juillet, en plus du coin un auteur, un livre, il est prévu une table ronde sur la question berbère par Arezki Metref avec la participation de personnalités de la culture. Du spectacle de rue, du théâtre et du chant avec le chanteur Baaziz. Le dimanche, le 4e jour du festival, c’est Tiferdoud en action, une journée consacrée au village d’accueil. À 23h, ce sera la cérémonie «Allumez les lumières, nous avons soif de voir». Une déambulation nocturne aux bougies dans les ruelles du village est prévue. Le lundi, un récital poétique animé par Rachid Akkache et «Aeqqa Issawalen» en hommage à Kamal Amzal, animé par Ben Mohamed, Kaci Oussadoun, Ahcène Mariche, Hadjira Oubachir, Fouzia Laradi et ponctué de chants de Mohsa, Djamel Kaloun et des Amis du chant berbère de Montpellier. À 21h00, du théâtre avec «Amesloub», un monologue de Merzouk Debza d’après le fou de Gogol. La soirée sera clôturée par de la musique et du chant avec le groupe Iwal de Tkout et l’Odyssée poétique méditerranéenne, proposée par Yacine Si Ahmed avec Leila Boukli, Rabea Djelti, Malika Boussouf, Amin Zaoui, Abddelkrim Tazarout, Abdelkader Bensalah, Noureddine Saoudi accompagné par la farandole du compositeur Bazou du théâtre de Béjaïa. Akli D et Arezki Meziane feront aussi leur apparition. À partir de 23h, c’est la nuit du conte sous les étoiles, orchestrée par Jorus Mabiala du Congo avec la complicité d’une dizaine de conteurs venus d’ici et d’ailleurs. Pour la journée du 24 juillet, il est question de théâtre, d’une soirée artistique dédiée à la culture russe en plus de chants assurés par de jeunes talents algériens, à l’image de Djillai Toumert. Pour l’avant-dernière journée du festival, il est programmé plusieurs conférences sur l’histoire du Siga, tajmaât, azzaba et les notables. De la musique et du théâtre sont aussi retenus avec Behdja Rahal et la compagnie Jardim du Portugal. Diwan el garagouz avec la troupe El Moudja de Mostaganem. Une parade musicale de sensibilisation pour la sauvegarde de l’environnement initiée par le chanteur kabyle Zayen. La projection du film «Décharge interdite» de Tahar Yami est également retenue. Les assises de la Soummam seront traitées par Tahar Khelfoun. Le carnaval, le chant et lekhwan N’At Yahia et diwan Gnawa de Blida et de Ghardaia animeront la nuit. Le vendredi interviendra la clôture de l’édition.

Hocine T.

Partager