Les habitants de la ville de Béjaïa constatent que visiblement leur ville devient de moins en moins la destination privilégiée des touristes cet été. Cela se vérifie d’abord sur les routes où le trafic automobile n’est plus aussi dense que les années précédentes, lorsque la circulation se faisait pare-choc contre pare-choc et où il fallait avoir des nerfs d’acier pour traverser certains carrefours, comme celui d’Amariou ou de Daouadji. Ne parlons pas de celui des Quatre chemins où le problème est définitivement réglé depuis l’ouverture de son échangeur. Non, les touristes boudent de plus en plus la capitale des Hammadites et la circulation automobile y est réellement baissée. Il y a lieu maintenant d’en chercher les raisons. De l’avis général, la première, celle qui saute aux yeux, serait bien évidemment la fermeture des routes. Il est, en effet, facile d’imaginer le cas d’un touriste qui vient en famille de Batna ou de Biskra qui fait des centaines de kilomètres sous le soleil de juillet pour passer quelques jours à Tichy ou à Boulimat et qui, quand il arrive à El-Kseur ou à Aokas, il apprend, la mort dans l’âme, que la route pour Béjaïa est fermée. Et comme, étranger à la région, il ne connait pas les voies d’évitement, alors il ne lui reste qu’un seul choix celui de rebrousser chemin. Et par le biais des réseaux sociaux, son cas s’apprend en un rien de temps sur tout le territoire national. La deuxième cause qui fait fuir les touristes de la ville de Béjaïa est la saleté dans toute la ville. En effet, il n’y a pas une rue ou une ruelle d’épargnée. Des amoncellements de déchets et des bacs qui débordent d’ordures nauséabondes sont devenus le décor naturel des trottoirs où jonchent aussi des sachets en plastic et bouteilles de tout genre. Sur les grands boulevards, le service de nettoiement de la municipalité de Béjaïa fait quelques efforts pour rendre les lieux fréquentables, mais il y a tellement de saletés et le travail est tellement négligé qu’on ne sait plus quelle est la partie balayée et celle qui ne l’est pas. Côté animation culturelle durant l’été à Béjaïa, il n’y a rien à signaler hormis une foire commerciale à l’ex-Souk El-Fellah et des expositions de porterie çà et là. Quant à l’accueil sur les plages, il est des plus «chaleureux et des plus encourageants». Un gourdin menaçant à la main, un gaillard en bermuda et claquette vous indique, avant que vous n’ayez éteint le moteur de votre voiture, que le prix du parking est de 200 à 500 DA. Sur la plage, vous aurez aussi d’autres aventures avec les squatteurs des lieux.
B. Mouhoub
