Le ministère de l’Éducation nationale déclare la guerre aux cours particuliers. Il est désormais interdit aux enseignants en poste dans les établissements d’en assurer en parallèle.
Dans le but de mettre fin à ce phénomène, les enseignants des trois paliers (lycée, moyen et primaire) seront contrains de signer, à partir de la prochaine rentrée scolaire 2018-2019, un engagement à ne pas dispenser des cours de soutien rémunérés aux élèves, à l’exception de ceux réglementés durant les vacances d’hiver et de printemps. Cette décision prise par le ministère de l’Éducation nationale intervient suite à un rapport établi par une commission d’inspection du département de l’éducation nationale, après une longue enquête. Il ressort de cette dernière, affirme une source proche du ministère de l’éducation, «que plus de 3 200 enseignants au niveau national s’adonnent à cette pratique, dont 90% sont issus du palier du secondaire». «La catégorie d’enseignants identifiés par la commission d’enquête est celle qui a enregistré un très grand nombre d’absences, à travers le dépôt des congés de maladie», a encore indiqué la même source. Les directions de l’éducation ont à cet effet, alerté les enseignants concernés. D’après la même source, «toute violation de cette décision entraînera des sanctions sévères jusqu’au licenciement». Il y a lieu de signaler, dans ce cadre, que les prix des cours particuliers atteignent des proportions exagérées. Les enseignants exigent jusqu’à 4000 DA l’heure pour un cours particulier. Contacté hier au téléphone, le porte-parole du conseil des enseignants des lycées d’Algérie (CELA) dira que «ce n’est pas avec un engagement écrit que le ministère va mettre fin à ce phénomène, qui ne cesse de prendre de l’ampleur». Il faut qu’il y ait, selon lui, une volonté politique pour contrer ce phénomène, puisque, argue-t-il, les cours particuliers se font au vu et au su de tout le monde. Le même porte-parole appelle les pouvoir publics à améliorer les conditions de travail ainsi que le pouvoir d’achat des travailleurs du secteur qui, selon lui, ne cesse de se dégrader. En ce qui concerne, en outre, la rentrée scolaire, le porte-parole du CELA dira qu’il s’attend à une rentrée agitée vu que «les problèmes dont souffre le secteur de l’éducation persistent».
L. O. CH