C’est un décor hideux fait d’amoncèlements d’ordures ménagères, gravas et toutes sortes de déchets qui s’offre à la vue des milliers d’usagers de la route qui sillonnent en cette période estivale la région de M’Chedallah. En effet, les bordures des routes traversant la région telles que les RN 5, 15, 26 et 30, les ravins et les ponts reçoivent chaque jour des tonnes de déchets, dont certains s’en débrasent par chargements entiers. Ces dernières semaines, les rives des Oued Sahel, Wakour et Tiksiridene sont devenues le réceptacle d’énormément de détritus et transformées en dépotoirs sauvages. Les alentours des cités et grandes agglomérations de la daïra de M’Chedallah ne sont pas non plus épargnés par ces déversements quotidiens. D’El Esnam jusqu’à Ath Mansour et Chorfa en passant par Ahnif, le décor est partout le même. Ces lieux offrent un panorama des plus hideux aux visiteurs et touristes qui empruntent ces routes. Ce qui attire plus l’attention sur ces amoncellements discontinus des immondices en cette période, c’est l’accélération du processus de décomposition qui fait craindre l’apparition d’épidémies tant humaines que animales, de MTH et l’aggravation de la pollution. Cette situation peu honorable s’explique par un seul fait : l’incivisme des uns et l’inconscience des autres. Il est utile de préciser que non seulement chaque commune a sa propre décharge publique, mais aussi il existe dans la région un centre d’enfouissement technique (CET) implanté au beau milieu de la circonscription à Ahnif. Ce centre est conçu pour recevoir les ordures de pas moins de six communes des daïra de M’Chedallah et Bechloul. Curieusement, les bénévoles qui ont réalisé un travail titanique l’année dernière en cette période à coup de nettoyage, embellissement et entretient d’ouvrage d’utilité publique, une initiative qui s’est généralisée à travers toutes la région, ont disparu cette année. Exception faite de la subdivision des travaux public (STP) qui a enclenché, depuis un mois, des opérations de nettoyage et désherbage, entreprises tardivement et timidement, de quelques tronçons des routes nationales tels que la RN30 entre les villes de Saharidj et M’Chedallah ou la RN15 entre le carrefour d’Oughazi jusqu’à l’entrée ouest de la ville de Raffour, aucune autre opération de nettoyage ni des bénévoles de l’année passée ni même des APC de la daïra, lesquelles leur avaient à l’époque emboité le pas, ne sont enregistrées cette année. Se débarrasser de ses ordures ménagères ou même commerciales et industrielles n’importe comment et n’importe où sans en tenir compte des conséquences catastrophiques sur l’environnement et surtout sur la santé publique est devenu une lugubre culture qui s’est définitivement installée. C’est un cas de figure où le législateur doit s’impliquer et sévir par des lois répressives à l’encontre de ces pollueurs sans vergogne. Il est aussi du rôle des gestionnaires des communes de lancer des campagnes de nettoyage et surtout de sensibilisation quant à la nécessité de préserver l’environnement et l’espace urbain. Pour sa part, le mouvement associatif doit s’impliquer davantage comme par le passé, en initiant des opérations de volontariat de nettoyage pour venir à bout de l’insalubrité ambiante et limiter les dégâts sur l’environnement. En tout cas, l’hygiène en milieu urbain et en dehors est l’affaire de tous. Sans conjugaison des efforts des pouvoirs publics et du tissu associatif, la situation ne fera que s’empirer.
Oulaid Soualah