À l’approche de l’Aïd, les responsables de familles se sont d’ores et déjà mis à la recherche d’un forgeron qui leur aiguisera les couteaux en prévision de ce rituel, annoncé pour ce mardi. Bien que le prix qu’on leur exige en contrepartie est souvent onéreux, les citoyens sont obligés de redonner vie à leurs anciens couteaux, que de recourir à l’achat d’autres tout neufs. Car, faut-il le rappeler, selon les consignes suivant ce rituel religieux, le croyant ne devrait jamais approcher la bête à sacrifier sans être persuadé que son couteau est très bien aiguisé. Dans la commune d’Aït-Smaïl, située à environ 65 km du chef-lieu de la wilaya de Bejaïa, on préfère encore les forgerons traditionnels qui se font rares, et le peu qui en reste ne suffit malheureusement pas pour couvrir le besoin de dizaines de familles. Surtout que la plupart ne se sont rappelés de cette action d’aiguisement de leurs matériels que quelques jours seulement avant l’Aïd. De ce fait, quand il y a du monde, il faut parfois attendre des jours pour qu’arrive son rôle. D’où le choix de certaines personnes de les faire aiguiser chez les forgerons modernes, ou tout simplement chez-eux. Cela leur évite notamment l’angoisse de l’attente, et l’incertitude quant à être prêt le jour J. «Je cherche désespérément des forgerons qui travaillent à l’ancienne. C’est leur méthode qui est la plus efficace pour moi, et qui me satisfait à chaque fois que j’aurais à utiliser mon couteau», nous dira un vieil homme de la région de Bejaïa.
M. K.